Ça fait trois fois depuis 2001 que la Régie de l'énergie ordonne une hausse du prix de l'essence à Saint-Jérôme. La dernière, en juillet dernier, est de trop, selon la Ville et son maire Marc Gascon.

Ça fait trois fois depuis 2001 que la Régie de l'énergie ordonne une hausse du prix de l'essence à Saint-Jérôme. La dernière, en juillet dernier, est de trop, selon la Ville et son maire Marc Gascon.

Ils ont décidé de contester cette décision obligeant les stations-service de Saint-Jérôme à ajouter 3 cents par litre à leurs coûts d'approvisionnement jusqu'en 2011.

La Ville estime que la Régie, malgré ses prétentions, n'agit pas dans l'intérêt des consommateurs et que ses résidants ne doivent pas être les seuls à faire les frais de sa volonté de protéger les détaillants indépendants de la concurrence des grands détaillants comme Costco.

Elle réclame donc la révision de sa décision ou à défaut, que tout le Québec soit obligé de payer les 3 cents supplémentaires imposés par la Régie.

La Régie n'agit pas dans l'intérêt des consommateurs «en faisant supporter une augmentation de 3 cents le litre pendant 30 mois aux consommateurs de la région de Saint-Jérôme, qui auront donc à payer à terme jusqu'à 3 millions de dollars supplémentaires pour s'approvisionner en essence», plaide la Ville dans la requête qu'elle vient de déposer devant la Régie.

C'est la première fois qu'une tierce partie conteste le bien-fondé des pouvoirs de la Régie, qui peut intervenir pour faire augmenter les prix de l'essence dans une région si elle estime que les guerres de prix risquent de sortir les indépendants du marché et de réduire la concurrence.

Depuis 2001, la Régie est intervenue trois fois dans le marché de Saint-Jérôme, à la suite de plaintes de détaillants indépendants. Selon les plaignants, Costco vend de l'essence à perte pour attirer les clients dans son magasin ce qui, à long terme, finira par les faire disparaître.

Selon la Ville de Saint-Jérôme, la Régie n'a pas fait la preuve que les intérêts des consommateurs sont menacés et que les détaillants d'essence indépendants sont en péril. «Au contraire, il a été démontré, qu'outre le fait que le taux de fermeture des détaillants à Saint-Jérôme est inférieur à l'ensemble du Québec, la grande majorité de ces fermetures vise des établissements désuets sur le plan du modèle d'affaires», plaide-t-elle.

Selon la Ville de Saint-Jérôme, la Régie a reconnu dans sa dernière décision que des guerres de prix ont lieu ailleurs qu'à Saint-Jérôme, mais l'obligation d'augmenter les prix de 3 cents par litre ne s'applique que sur son territoire.

«Cette conclusion, qui fait fi de la preuve, a pour effet de préjudicier les consommateurs de Saint-Jérôme, incluant la ville elle-même (...)».

Saint-Jérôme demande donc qu'à défaut de revenir sur sa décision, la Régie de l'énergie impose l'ajout de 3 cents par litre «à l'ensemble du territoire du Québec ou, minimalement, à la zone des Laurentides et de Lanaudière».

Ni le maire ni aucun autre représentant de la Ville n'étaient disponibles hier pour commentaires.