Quelques nuages obscurcissent encore l'horizon de l'industrie aéronautique.

Quelques nuages obscurcissent encore l'horizon de l'industrie aéronautique.

L'un d'eux a la forme d'un huard bien rembourré. L'autre a la forme d'un baril de pétrole.

"Des prix du pétrole qui tournent autour de 80$US le baril peuvent réduire les profits de l'industrie du transport aérien, qui a déjà utilisé presque tous les outils disponibles pour restructurer ses coûts, déclare Valérie Poulin, du Conference Board du Canada. Cela limite les capacités des transporteurs d'investir dans de nouveaux appareils."

De son côté, le renforcement de la devise canadienne rogne les profits des manufacturiers: leurs coûts sont surtout en dollars canadiens alors que leurs revenus sont essentiellement en dollars américains. Ils ont adopté divers moyens pour contrer le problème, comme des programmes de couverture et l'augmentation de la productivité. Le fabricant de composants Héroux-Devtek essaie également de réduire ses risques en négociant ses contrats en devises canadiennes.

Ironiquement, l'industrie du transport aérien pourrait bénéficier de l'essor du huard. David Newman, de la Financière Banque Nationale, affirme que WestJet peut tirer avantage de la situation parce qu'une bonne partie de ses coûts, comme les avions, les pièces et le carburant, sont déboursés en dollars américains.

"De plus, les Canadiens devraient voyager davantage vers les États-Unis et les Caraïbes", avance-t-il.

De manière générale, les analystes aiment bien WestJet. Selon Bloomberg, 14 des 16 analystes qui suivent le titre en recommandent l'achat. Les deux autres préconisent de le conserver.

"Cette compagnie est un des meilleurs transporteurs au monde d'un point de vue financier et d'un point de vue opérationnel", affirme Tim James, des Marchés mondiaux CIBC.

Air Canada, qui a surpassé les attentes des analystes au troisième trimestre, a vu son titre plonger à la suite de commentaires équivoques de la direction de sa société mère, Gestion ACE Aviation, au sujet de son avenir.

"Nous croyons que les investisseurs à long terme qui sont prêts à accepter des pressions à court terme et des risques que nous croyons mal mesurés pourrait profiter d'une croissance des profits au cours des 12 à 18 prochains mois", indique toutefois M. James.

Il se montre encore plus positif au sujet de Jazz, le partenaire régional d'Air Canada.

"Notre thèse, c'est que Jazz continuera d'offrir aux investisseurs une valeur attrayante aux niveaux actuels du titre."

Dix des 12 analystes qui suivent Jazz recommandent d'ailleurs l'achat du titre. Les deux autres suggèrent de le conserver.