Le marché de la revente immobilière de la région de Montréal, toujours plus solide qu'ailleurs au Canada, s'oriente vers l'équilibre, soit une période du cycle moins favorable aux propriétaires.

Le marché de la revente immobilière de la région de Montréal, toujours plus solide qu'ailleurs au Canada, s'oriente vers l'équilibre, soit une période du cycle moins favorable aux propriétaires.

Presque partout dans la région, au deuxième trimestre, l'avantage est encore allé aux vendeurs, «une bonne nouvelle pour les propriétaires», a déclaré à La Presse Affaires le chef de la direction de la Chambre immobilière du Grand Montréal, Michel Beauséjour. Il y avait de quatre à sept habitations à vendre par acheteur, selon l'étude de la Chambre publiée hier. Et juillet suit la même tendance, dit-il.

Par contre, «d'ici la fin de 2008 ou le début de 2009, le marché tendra vers plus d'équilibre et deviendra équilibré, avec de huit à 10 logements à vendre par acheteur, durant 2009 ou le début de 2010», ajoute Michel Beauséjour. Le mouvement vers l'équilibre ralentit la hausse des prix.

Déjà, reconnaît-il, «quelques poches du marché sont en équilibre, dont celle des condos à Anjou, et deux ou trois autres qui passent à l'avantage des acheteurs» (12 à 15 unités à vendre par intéressé), mais ça reste peu significatif.

Michel Beauséjour surveille cependant de près le ralentissement économique. Si la création d'emplois n'est pas à la hauteur, cela aura un impact sur la revente, qui «demeure encore solide». Selon l'analyse de la Chambre, la région de Montréal a perdu près de 21 000 emplois durant le deuxième trimestre, la confiance des consommateurs a baissé de 8% et seulement 40% trouvent le moment propice pour un achat important, comparativement à 53% il y a un an.

Par contre, «les taux hypothécaires devraient demeurer stables et si le prix de l'essence finit par se stabiliser, cela rendra encore plus confortable l'atterrissage en douceur du marché de la revente», explique Michel Beauséjour.

En outre, «les premiers acheteurs (d'ex-locataires) rentrent sur le marché de la revente, le logement locatif revient à l'équilibre (3% de taux d'inoccupation)». Des quartiers de l'est de Montréal sont populaires, tout comme les condos, note Sandra Girard, analyste de la Société canadienne d'hypothèques et de logement.

Pour 2008, Michel Beauséjour prévoit des ventes en baisse de 3% et des prix en hausse de 4%, soit la moitié moins qu'en 2007.

Au deuxième trimestre, les ventes ont de fait baissé de 3% et le prix moyen a monté de 4%, malgré une hausse des inscriptions à vendre de 7%, selon l'étude. Pourtant, «les délais de vente sont plus courts, passant de 81 à 77 jours», note Michel Beauséjour.

«La revente de Montréal se comporte beaucoup mieux qu'ailleurs au Canada, où les ventes ont chuté à Toronto (-14%), à Vancouver (-20%) et à Calgary (-32%). Aux États-Unis, le prix des maisons chute de 16% cette année et autant en 2007, souligne Michel Beauséjour, qui rentre du congrès de l'Inman Connect. «C'est préoccupant mais jusqu'ici, il n'y a pas de contagion au Canada». Et Ottawa a durci les normes, banni les hypothèques de 40 ans, sans comptant, note-t-il.

Le responsable maintient que c'est le temps d'acheter, plutôt que de signer un bail, pour préparer l'avenir et se bâtir un capital de façon moins risquée qu'à la Bourse. «Montréal et le Québec n'ont jamais connu de grandes perturbations dans l'habitation. Le prix moyen a toujours monté depuis 1980, à l'exception de deux baisses légères, en 1982 et en 1995.»