Trop d'information et pas assez de main-d'oeuvre dans les entreprises. Cinquante-neuf pour cent des dirigeants se disent submergés par la quantité d'informations dont ils disposent, selon un sondage Léger.

Trop d'information et pas assez de main-d'oeuvre dans les entreprises. Cinquante-neuf pour cent des dirigeants se disent submergés par la quantité d'informations dont ils disposent, selon un sondage Léger.

Cinquante-quatre pour cent d'entre eux estiment que la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée est la principale menace qui pèse sur l'avenir des entreprises québécoises.

Selon Louis Hébert, professeur titulaire en management à HEC Montréal, les turbulences de l'environnement et les multiples moyens de communication sont responsables de la déferlante d'information encaissée par les cadres : «À la limite, le surplus d'information peut mener à la confusion.»

Sélection

Le professeur souligne l'importance pour le cadre de déterminer les informations pertinentes sur lesquelles il s'attardera. Le critère de sélection : la vision à long terme. «Le chef d'entreprise est au sommet de la pyramide, illustre Louis Hébert. C'est lui qui peut voir le plus loin. Plus on est élevé, plus on se concentre sur le long terme. Si on se baisse la tête, c'est là qu'on se fait frapper, par en arrière, de tous les côtés...»

Louis Hébert invite les dirigeants à développer un système de veille stratégique pour s'extirper de la mer d'information.

Course à la main-d'oeuvre

Gérard Bélanger, professeur d'économie à l'Université Laval et auteur de L'économie du Québec, mythes et réalité, estime que les entreprises rechercheront toujours la main-d'oeuvre la plus qualifiée. «La pénurie de main-d'oeuvre, c'est tout le temps vrai. Pour le même salaire, on veut toujours quelqu'un de plus qualifié, on en veut plus pour son argent.»

Le sondage a été commandé par la firme SAS, une multinationale spécialisée en conseils et en logiciels d'intelligence d'affaires. Selon Mario Ianniciello, directeur principal de la région de l'Est chez SAS Canada, le Québec accuse des retards importants en termes d'intelligence d'affaires par rapport au reste du Canada et aux États-Unis. Le vendeur de conseils stratégiques en la matière est d'avis que les entreprises québécoises ne maîtriseraient pas bien la cueillette de leurs données opérationnelles historiques pour réaliser des prédictions.

Le sondage a été réalisé auprès de 374 dirigeants d'entreprises québécoises, entre le 23 mai et le 2 juin 2008. La marge d'erreur est de 5 %, 19 fois sur 20.