Un véhicule d'investissement et de développement économique calqué sur le Fonds de solidarité de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) verra le jour en novembre en Algérie.

Un véhicule d'investissement et de développement économique calqué sur le Fonds de solidarité de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) verra le jour en novembre en Algérie.

Il y a environ cinq ans, la principale centrale syndicale du pays, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), a contacté le Fonds de la FTQ et sollicité ses conseils sur la marche à suivre pour lancer une telle initiative.

Grâce à de petites subventions de l'Agence canadienne de développement international (ACDI), du gouvernement du Québec et de l'Agence internationale de la Francophonie, des employés du Fonds de la FTQ se sont rendus en Algérie afin de partager leur expérience.

Après l'adoption d'une loi constitutive, en 2004, et d'un décret, en 2006, le Fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi (FSIE) est finalement prêt à démarrer ses activités.

À l'instar du Fonds de la FTQ et le Fondaction de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le FSIE recueillera l'épargne des travailleurs et l'investira dans le capital-actions de PME, qu'elles soient inscrites ou non en Bourse.

Comme Québec et Ottawa, l'État algérien accordera un traitement fiscal privilégié au Fonds.

Mais à la différence des fonds québécois de travailleurs, le FSIE n'investira que 50% de son actif dans des PME. Le reste sera placé dans des titres du Trésor public et de grandes entreprises nationales.

L'objectif du FSIE est de recueillir les souscriptions de 3000 personnes en 2008 et d'atteindre 15 000 épargnants en 2009. On vise 2010 pour le premier investissement.

En conférence de presse à Alger, mercredi, le directeur général du FSIE, Mohamed Tessa, a soutenu que le Fonds allait «favoriser l'émergence d'une nouvelle culture d'entreprise».

L'UGTA et le ministère des Finances de l'Algérie siégeront au conseil d'administration du FSIE.

Il reste à voir si le fonds algérien aura plus de succès que le rejeton sénégalais du Fonds de la FTQ, qui n'a jamais vu le jour malgré trois ans d'efforts.

Un Québécois s'était même installé dans ce pays d'Afrique de 2000 à 2003 pour en diriger le développement, mais des obstacles gouvernementaux et un désintérêt des représentants syndicaux locaux ont eu raison du projet.

Une porte-parole du Fonds de la FTQ, Josée Lagacé, a dit espérer que l'initiative algérienne incite les Sénégalais à relancer leur fonds.

Notons que des centrales syndicales de pays européens et de certains États américains ont contacté le Fonds de la FTQ afin d'en apprendre plus sur le concept. Des discussions plus poussées ont actuellement cours avec la Bulgarie.