Des banques d'ici et de l'étranger auraient aggravé la crise du papier commercial au Canada, qui perdure depuis la mi-août, en reniant leur engagement de soutien financier, selon le principal argentier du Mouvement Desjardins.

Des banques d'ici et de l'étranger auraient aggravé la crise du papier commercial au Canada, qui perdure depuis la mi-août, en reniant leur engagement de soutien financier, selon le principal argentier du Mouvement Desjardins.

«Trois mois ont passé et aussi incroyable que ça puisse paraître, on ne parvient pas à savoir de ces banques pourquoi elles ont refusé d'honorer leurs contrats de liquidités auprès des fiducies qui géraient le papier commercial non bancaire», a indiqué Jean-Guy Langelier, président de la Caisse centrale Desjardins et chef de trésorerie au Mouvement Desjardins, lors d'un entretien avec La Presse Affaires.

«C'est tout de même ce refus des banques qui a précipité la crise des liquidités pour ces fiducies, et contribué au gel d'un marché de 35 milliards de titres au Canada. Si elles avaient des raisons pour agir ainsi, qu'elles les disent. D'autant que, depuis des années, ces banques encaissaient des primes d'assurance financière auprès des fiducies de papier commercial.»

Fâché, le grand argentier du Mouvement Desjardins?

Pas vraiment. Plutôt déçu de la tournure «bien pire qu'elle aurait dû être» de la situation du papier commercial non bancaire adossé à des actifs (PCAA).

M. Langelier a fait part de sa déception hier à Ottawa, lors d'un discours au congrès canadien des trésoriers d'entreprise.

Parmi ces trésoriers, plusieurs argentiers d'entreprises qui avaient acheté du papier commercial afin de faire fructifier leurs liquidités à court terme.

Et comme Desjardins, ils se sont retrouvés avec des actifs financiers coincés et dépréciés par le gel du marché du PCAA non bancaire depuis le mois d'août.

Le géant financier coopératif a révélé récemment un avoir de 2,75 milliards de papier commercial, pour lequel il prévoit comptabiliser une perte d'au moins 160 millions dans ses prochains résultats.

Et encore, c'est en attendant la conclusion des travaux du comité de restructuration du papier commercial non bancaire, promis pour le 14 décembre.

Ce comité, faut-il rappeler, a été formé à la suggestion de la Caisse de dépôt et placement, de la Banque Nationale et du Mouvement Desjardins. Il regroupe plusieurs détenteurs importants de PCAA non bancaire qui tentent de parvenir à une relance de ce marché figé depuis trois mois.

Ainsi, malgré «les questions qui persistent sur le refus financier des banques envers les fiducies et les conséquences qui en ont découlé», le principal argentier du Mouvement Desjardins demeure confiant d'un bon aboutissement au comité de restructuration.

«Certains ont prétendu que le comité était affecté par les récentes divulgations de pertes en papier commercial, en particulier certains taux de dépréciation jusqu'à 25%. Or, c'est le contraire qui s'est produit au comité. Les membres sont plus déterminés à parvenir à une solution, selon l'échéancier prévu.»