Le syndicat représentant quelque 350 des 450 employés de l'aluminerie Aleris, à Trois-Rivières, se considère toujours en lock-out, même si l'entreprise a annoncé par communiqué, dans la nuit de vendredi à samedi, qu'elle fermait son usine de laminage d'aluminium du secteur Cap-de-la-Madeleine.

Le syndicat représentant quelque 350 des 450 employés de l'aluminerie Aleris, à Trois-Rivières, se considère toujours en lock-out, même si l'entreprise a annoncé par communiqué, dans la nuit de vendredi à samedi, qu'elle fermait son usine de laminage d'aluminium du secteur Cap-de-la-Madeleine.

Dans un communiqué, l'entreprise dont le siège social est basé en Ohio, aux États-Unis, explique avoir pris cette décision en raison des «dommages permanents et irréparables» qu'elle a subis à la suite du conflit de travail avec ses employés.

Les travailleurs étaient sans convention collective depuis l'expiration de leur contrat en février dernier. L'impasse dans les négociations a mené la direction à décréter un lock-out le 2 juillet dernier.

«On est toujours présent, on est toujours actif pour négocier», a déclaré le président du Syndicat des travailleurs de l'aluminium de Cap-de-la-Madeleine, Daniel Goyette. Toutefois, lui-même reconnaissait que la porte semblait bel et bien fermée du côté de l'entreprise. «On a tenté (vendredi) une dernière avancée. On n'a pas eu de réponse claire de l'employeur.»

Les syndiqués ont voté pour le rejet de la proposition finale de la direction à deux occasions, d'abord le 1er juillet puis le 10 juillet. L'entreprise réclamait des concessions salariales de l'ordre de 5,2 millions $. De son côté, Aleris s'engageait à laisser ouverte son aluminerie pour la prochaine année, moyennant l'atteinte d'un taux de productivité supérieur aux performances annuelles connues en 2007, ce qui était jugé inacceptable par le syndicat.

Le syndicat soutient qu'aucun avis juridique de fermeture n'a été déposé au ministère du Travail. Et le syndicat entend demeurer visible tant et aussi longtemps que la fermeture ne sera pas officielle. «Si (l'employeur) pensait qu'on ramasserait la remorque et les pancartes... Encore une fois, depuis le début du conflit, (il s'est) trompé», a déclaré le président du Conseil central Coeur-du-Québec de la CSN, Gilles Dubuc,

Un autre représentant syndical, Daniel Bastien, a assuré que le piquetage va se poursuivre au moins jusqu'à lundi.

La fermeture de l'usine coûte l'emploi à quelque 450 personnes.

Le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, s'est dit déçu de la tournure des événements. Il estime que les syndiqués auraient dû mettre de l'eau dans leur vin même si l'usine pouvait fermer quand même ces portes. «Si on est convaincu que l'usine va fermer quand même, si on pouvait accepter d'étirer le temps d'une année. (...) On ne sait pas ce qui peut survenir dans les 12 prochains mois. L'économie bouge rapidement avec la mondialisation. Une année fait souvent la différence», a-t-il déclaré sur les ondes de Radio-Canada.

Du côté d'Emploi Québec, on pensait intervenir auprès des travailleurs dès lundi pour leur aider à se trouver un nouvel emploi. Chacun d'entre eux seront rencontrés. La directrice du centre local d'emploi de Trois-Rivières, Nathalie Diamond, faisait remarquer, sur les ondes de Radio-Canada, que de nombreux secteurs de l'économie régionale pouvaient être en demande de main d'oeuvre.