À la fin de leur aventure scolaire, les jeunes espèrent un travail à la hauteur de leurs attentes.

À la fin de leur aventure scolaire, les jeunes espèrent un travail à la hauteur de leurs attentes.

La pénurie de main-d'oeuvre qui sévit dans plusieurs secteurs d'activités pourrait laisser croire à un accueil à bras ouverts des finissants sur le marché du travail. Quatre jeunes de l'organisme Option-travail, de Sainte-Foy, qui vise à favoriser l'insertion en emploi des 16-35 ans, s'expriment sur le sujet.

Isabelle Blanchette a obtenu son bac en administration des affaires en mai 2007. Elle constate que sa recherche d'emploi est plus aride que ce qu'elle avait envisagée: «Nous avons étudié plus longtemps que les générations précédentes, il est normal que nos aspirations soient plus élevées parce que justement on espère que nos études soient reconnues dans nos démarches d'emploi.»

«On dirait que les employeurs oublient que l'on a passé plusieurs années à étudier notre future profession. Ils exigent de l'expérience, mais à la sortie de nos études, on ne peut en avoir. Il faut commencer quelque part!»

Le choc des diplômés, pratiquement tous les étudiants le vivent à la sortie de leurs études. «Il y a bien souvent un décalage entre les espoirs entretenus lors du parcours scolaire et ce que les jeunes vivent quand ils essaient de faire leur place sur le marché du travail. Face à cette situation, plusieurs décident de continuer leur emploi étudiant un certain temps ou de poursuivre leurs études à un niveau supérieur», affirme Mme Karine Lemay, conseillère en emploi à Option-travail.

«C'est vrai que notre génération est un peu plus difficile, renchérit Xavier Huard, diplômé universitaire en commerce international. On ne veut pas être embauché par n'importe quelle entreprise. Nous sommes conscients de nos compétences et de nos connaissances.»

«Notre emploi doit correspondre, du moins en partie, à notre vision professionnelle. Sommes-nous des bébés gâtés ? Veut-on une trop grande pointe de gâteau dès nos premiers pas sur le marché du travail?»

Des exigences trop grandes?

Un véritable brassage de valeurs s'est opéré depuis les vingt dernières années. Le déploiement des technologies et le niveau de scolarité plus élevé des nouvelles générations des travailleurs ont notamment joué un rôle important sur le désir de réussite - tant sur le plan social que professionnel -, d'affirmation et de liberté qui animent la relève.

«Pour mes parents, le simple fait de travailler était une source de valorisation, souligne Marianne Beaudin, future finissante en sciences de l'orientation. Le travail était une source de bonheur parce qu'il leur procurait la sécurité qu'ils recherchaient. Mes objectifs sont différents. J'accepterai, par exemple, de travailler à un salaire légèrement moindre pour avoir une meilleure qualité de vie.»

À quelques mois de se lancer activement à la recherche d'un emploi, Sabrina Lee, également future finissante universitaire en sciences de l'orientation, affirme: «Je suis consciente que je commence. Je pourrais facilement travailler un plus grand nombre d'heures par semaine. Cependant, le milieu de travail doit m'offrir la possibilité d'augmenter mon degré de responsabilité.»

Évoluer, une nécessité!

Généralement après deux ans, les jeunes espèrent, en vertu de leurs efforts et de leur patience, une reconnaissance qui se mesure en nouveaux défis et en nouvelles responsabilités.

Les possibilités d'avancement inciteraient d'ailleurs ces jeunes à vouloir rester au sein d'une entreprise plusieurs années.

«Je ne tiens pas nécessairement à changer plusieurs fois d'emplois au cours de ma carrière. Cependant, si j'ai opté pour le commerce international, c'est notamment parce que je veux être amené à voyager. Peut-être pas nécessairement au début, mais l'entreprise doit envisager des occasions qui me permettront de travailler à l'international», affirme Xavier.

Comme quoi la notion de sacrifice a également changé au fil des années. Pour la plupart, ces concessions temporaires leur servent en fait de tremplin pour donner un élan à leur carrière.

En somme, grosse ou petite, l'entreprise doit offrir un cadre propice à la progression, à la reconnaissance de même qu'au plaisir au travail.

«Les jeunes recherchent en fait, comme leurs prédécesseurs, de la stabilité dans leur vie professionnelle. Sauf que pour eux, l'ambiance de travail prime», remarque Mme Lemay.

Ce que confirme Isabelle quand elle imagine son milieu de travail idéal.

«Je veux travailler dans un endroit plaisant entouré de collègues avec lesquels je n'aurai pas peur de prendre des décisions et d'exprimer mes idées. Un endroit où je serai à l'aise de discuter avec mon patron et de lui demander ce que je pourrais faire pour évoluer dans son entreprise, pour accéder à un poste supérieur.»

Cette chronique est un service de Septembre éditeur qui diffuse des informations sur les métiers et professions, les programmes de formation et l'actualité du marché de l'emploi dans ses sites www.monemploi.com et www.1ermars.monemploi.com