Au Québec, 60% des jeunes travailleurs occupent des emplois dits atypiques. Ils sont travailleurs étudiants, occasionnels, surnuméraires, contractuels, en disponibilité ou à temps partiel.

Au Québec, 60% des jeunes travailleurs occupent des emplois dits atypiques. Ils sont travailleurs étudiants, occasionnels, surnuméraires, contractuels, en disponibilité ou à temps partiel.

On les retrouve en très grande majorité dans les secteurs du commerce, de la restauration, de l'hébergement et de la fabrication de biens.

«Ils sont très mobiles et ils changent d'emploi plus fréquemment que les travailleurs plus âgés, explique Élise Ledoux, chercheuse à l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST). Ils sont donc toujours en réapprentissage de nouvelles tâches et d'un nouvel environnement de travail. C'est aussi eux qu'on forme le moins à cause de leur statut précaire.»

On sait par ailleurs que les travailleurs qui occupent ces emplois atypiques sont plus à risque de subir des accidents de travail. «C'est dû au fait que ces emplois comportent plus de contraintes physiques et organisationnelles, explique Élise Ledoux. Essentiellement, on parle de travail répétitif, d'effort sur des outils, de manipulation d'objets lourds, d'horaires irréguliers et de travail de nuit.»

Les études montrent que les jeunes travailleurs sont exposés à ces contraintes en plus grande proportion que leurs aînés et qu'ils cumulent souvent plusieurs contraintes simultanément. «Comme ils sont les derniers arrivés en poste et qu'ils ont moins d'ancienneté, ils héritent des tâches les plus difficiles et les plus dures physiquement», dit Élise Ledoux.

Quand on demande à la chercheuse si les jeunes travailleurs sont plus téméraires et plus imprudents que leurs aînés, elle souligne qu'il s'agit-là d'une perception très répandue.

«Lorsque l'on fait nos enquêtes auprès des employeurs et des intervenants en santé et sécurité, spontanément les gens nous parlent de la témérité des jeunes pour expliquer la cause de l'accident. Mais lorsqu'on pose plus de questions pour déterminer les causes réelles, c'est rarement ce qui ressort, insiste-t-elle. C'est certain qu'on trouve toujours des exemples de jeunes qui ont subi un accident parce qu'ils ont été "casse-cou", mais on en trouve aussi chez les individus de 40 ans.»