Les profits de l'industrie hôtelière vont baisser de 25,6 % au Canada en 2008, comparativement à leur sommet de 1,1 milliard de dollars de 2007, en dépit d'une hausse de 5,1 % des revenus, à 13 milliards.

Les profits de l'industrie hôtelière vont baisser de 25,6 % au Canada en 2008, comparativement à leur sommet de 1,1 milliard de dollars de 2007, en dépit d'une hausse de 5,1 % des revenus, à 13 milliards.

C'est la faute des touristes américains qui boudent le Canada depuis 2001, mais aussi des Canadiens qui profitent de la force du dollar pour voyager à l'étranger, selon l'étude d'hier de l'analyste de l'hôtellerie au Conference Board du Canada, Valérie Poulin.

Le déficit touristique du Canada continuera donc d'augmenter, mais l'hôtellerie toujours vigoureuse attirera encore de nombreux investisseurs, dit l'étude, en particulier à Montréal, ont souligné les panélistes au Sommet immobilier, cette semaine.

Les hôtels canadiens devraient ainsi réaliser des profits de 822 millions en 2008, malgré des coûts en hausse de 8,1 % et le plafonnement du prix des chambres, selon le Conference Board.

Le nombre de visiteurs étrangers au Canada a baissé de 3,1 % en 2007 (neuf mois) en raison des États-Unis (-6,8 %), car le nombre de touristes provenant du reste du monde a augmenté de 1,1 %.

La hausse de 3,7 % du revenu disponible fera par contre monter plus rapidement les dépenses des Canadiens à l'hôtel que celles des étrangers.

De plus, l'exigence du passeport pour retourner en auto aux États-Unis nuira temporairement au tourisme.

On prévoit cependant que, de 2009 à 2012, les profits devraient remonter à 1 milliard, selon Valérie Poulin.

Le bas niveau record du taux de chômage augmente par ailleurs les pressions sur les coûts de l'hôtellerie liés aux salaires.

Une destination plus chère

Le flirt du huard canadien avec le dollar américain, à parité, va de son côté frapper toute l'industrie touristique du Canada, en 2008 et jusqu'en 2012, car le pays devient une destination plus chère, dit l'étude.

Le taux d'occupation des chambres a atteint 65 % à la fin de 2007 et leur prix a pu monter de 3,2 %.

Ainsi, la croissance des investissements dans l'hôtellerie a été plus rapide que celle des revenus, en 2007, mais elle va par contre ralentir un peu.

Les dépenses des visiteurs étrangers au Canada ne monteront que de 0,4 % en 2008, mais leur croissance va quintupler entre 2009 et 2012, avec un taux annuel moyen de 2,1 %.

Depuis 2005, le nombre de touristes chinois au Canada a grimpé de 30 %, note l'étude, même si Ottawa n'a pas encore réussi à obtenir de Pékin le statut de destination autorisée pour le pays.

La rareté du personnel va aussi continuer de faire monter les salaires dans l'hôtellerie, déjà en hausse de 22 % depuis quatre ans, dont 4,8 % l'an dernier.

Tous ces facteurs vont contribuer à une rentabilité plus faible des hôtels en 2008, suivie d'une remontée graduelle d'ici 2012, selon l'étude du Conference Board.