La fierté nationale ne sera pas la seule à souffrir de l'élimination de l'Angleterre de l'Euro 2008 qui devrait également avoir des répercussions économiques, ont prévenu jeudi experts et sociétés du secteur.

La fierté nationale ne sera pas la seule à souffrir de l'élimination de l'Angleterre de l'Euro 2008 qui devrait également avoir des répercussions économiques, ont prévenu jeudi experts et sociétés du secteur.

«Un parcours réussi lors des phases finales aurait eu un impact de 2 milliards de livres (4,05 G$ CAN) sur l'économie», a estimé Simon Chadwick, professeur en économie du sport cité par la BBC. Il y aurait eu une hausse des ventes de nourriture, de boissons, de biens, de magazines, de journaux, etc...»

Le syndicat des tenanciers de pubs a également fait part de son inquiétude, au moment où la consommation de bière en Grande-Bretagne est à son niveau le plus bas depuis la fin des années 1960.

«On estime que les trois matches d'un premier tour de phase finale équivalent à un bonus de 20 à 25 millions de pintes», a déclaré un porte-parole qui a évalué la perte de chiffre d'affaires à 100 millions de livres (203 M$ CAN).

«Cela va nous manquer. A moins que tout le monde décide de se mettre à soutenir la Croatie...», a-t-il ironisé.

Eurostar, les compagnies aériennes et les agences de voyages avaient senti les effets bénéfiques du bon parcours des joueurs de rugby anglais lors du Mondial cet automne, mais cet été, les supporteurs resteront au pays.

L'équipementier de la sélection, Umbro, prévoit un impact direct. «La baisse de vente de maillots et l'échec de l'Angleterre à se qualifier pour l'Euro aura des effets sur le bilan de l'année financière courante», a prévenu dès jeudi Umbro, qui devrait être prochainement racheté par Nike.

L'action de Sports Direct, enseigne spécialisée dans le matériel sportif, a chuté de 17% jeudi, après avoir prévenu que ses bénéfices seront inférieurs à ceux de l'an passé, contrairement à ses prévisions. Un de ses concurrents, JJB Sports, a accusé une baisse de 8,2% à la Bourse de Londres.

Mais selon M. Chadwick, l'impact économique ne se limitera pas au manque à gagner des équipementiers sportifs, des pubs ou des agences de voyage : «Les tournois précédents ont montré que la productivité augmentait quand la sélection progressait dans les grands tournois».

«Cela va susciter une attitude négative à un moment où l'économie britannique traverse une période difficile», a renchéri l'économiste Justin Urquhart Stewart, dans un entretien au quotidien écossais The Scotsman.

Le seul à minimiser l'impact de l'échec des footballeurs a été le directeur général de la fédération (FA), Brian Barwick, qui a évalué à 5 millions de livres (10,15 M$ CAN) le manque à gagner pour son organisation. Des médias ont évoqué une somme double.

Même si leurs compatriotes seront peu enclins à pleurer sur leur sort, les joueurs sont les autres «victimes économiques» du fiasco : en cas de qualification, une prime de 250 000 livres leur était promise.