Déjà bien établie au Canada avec environ 40% des parts de marché, Nova Bus s'attaque pour la deuxième fois au marché américain.

Déjà bien établie au Canada avec environ 40% des parts de marché, Nova Bus s'attaque pour la deuxième fois au marché américain.

Après avoir exploité des usines à Roswell, au Nouveau-Mexique, et à Schenectady, dans l'État de New York, au tournant des années 2000, Nova Bus a cette fois choisi Plattsburgh comme base de lancement pour sa conquête du marché américain.

L'entreprise a procédé hier à la première pelletée de terre d'une nouvelle usine d'assemblage dans la région de Plattsburgh, à laquelle participait notamment le gouverneur de l'État de New York, David Paterson.

Nova Bus investit quelque 25 millions dans cette usine, alors que le gouvernement de l'État de New York promet une aide financière de plus d'un million.

L'usine s'étendra sur 135 000 pieds carrés, ce qui en fait l'une des plus importantes de la municipalité qui entoure la ville de Plattsburgh, selon ce qu'en dit Sheila Brockway, l'une de ses conseillères.

«Cet investissement montre le sérieux de l'entreprise», dit le président et directeur général de Nova Bus, Gilles Dion.

Visiblement, les dirigeants sont confiants de réussir leur deuxième tentative sur le marché américain.

Marcel Mimeault, vice-président des opérations et directeur par intérim de l'usine de Plattsburgh, a dirigé l'usine de Roswell de 1999 à 2001, et il explique facilement l'échec du premier essai de Nova Bus aux États-Unis: le produit offert (les autobus «à plancher haut») ne correspondait tout simplement plus aux demandes du marché.

Depuis, les choses ont changé: Volvo a acheté l'entreprise en 2004 et le produit a évolué - il s'agit du Nova Bus LFS, un autobus à plancher bas. Nova Bus est devenue pancanadienne, elle mieux organisée et plus rentable, dit Marcel Mimeault.

L'étape suivante du plan de croissance de l'entreprise se trouve dont de l'autre côté de la frontière.

Nova Bus y a déjà quelques clients privés. Mais elle vise les grandes sociétés municipales de transport, qui assurent un plus grand volume de commandes.

Le marché du transport urbain est un marché captif et les acteurs se parlent beaucoup entre eux. Nova Bus doit miser sur ces réseaux pour assurer son succès.

«Nous avons créé un certain nombre d'attentes, dit Gilles Dion. L'objectif est de prouver qui on est et de bâtir sur notre réputation.»

«Nous avons déjà des relations avec certains clients, assure Gilles Dion sans préciser lesquels. Nous serons sélectifs au départ», précise-t-il.

Mais pour faire des affaires avec les sociétés publiques de transport, les entreprises doivent se conformer à certaines règles.

Le gouvernement fédéral américain, qui finance jusqu'à 80% des coûts d'achat des véhicules des sociétés municipales de transport, exige que les produits soient composés d'au moins 60% de matériel américain et que l'assemblage soit fait en sol américain.

Voilà ce qui amène Nova Bus à Plattsburgh. «C'est une question de proximité, dit Marcel Mimeault. On voulait faire ça le plus près possible de la frontière, pour que le support ne soit pas trop éloigné.»

Entre 20 et 40% de chaque autobus assemblé à Plattsburgh restera fabriqué au Québec. Les structures seront toujours produites à Saint-François-du-Lac, près de Sorel.

Quant à la recherche et développement, elle sera toujours centralisée à Saint-Eustache. «Le coeur et le noyau de Nova Bus restent au Québec», dit Gilles Dion.

Un véhicule par jour sortira de l'usine de Plattsburgh dès la fin de l'été 2009, mais la cadence pourrait augmenter par la suite.

Ainsi, plus de 150 personnes seront embauchées au départ, mais Nova Bus pourrait un jour compter sur plus de 450 employés.

Dans les cinq prochaines, années, Nova Bus prévoit doubler sa production globale d'autobus.