Alitalia a annoncé vendredi avoir demandé la protection de la loi sur les faillites, première étape d'une restructuration de la compagnie aérienne italienne en déficit depuis des années.

Alitalia a annoncé vendredi avoir demandé la protection de la loi sur les faillites, première étape d'une restructuration de la compagnie aérienne italienne en déficit depuis des années.

La compagnie a précisé dans un communiqué que son conseil d'administration a demandé au gouvernement de nommer un administrateur, l'ancien ministre des Finances Augusto Fantozzi étant pressenti. Alitalia s'est en outre déclarée en faillite devant un tribunal de Rome.

Le gouvernement de Silvio Berlusconi a modifié jeudi par décret la loi italienne sur les faillites afin de l'adapter au cas d'Alitalia et de permettre le sauvetage de la compagnie en difficulté.

Au 31 décembre 2007, la dette nette de la compagnie atteignait 1,164 milliard d'euros, en hausse de 171 millions d'euros sur un an.

Selon les agences de presse italiennes, le plan du gouvernement prévoit une scission de la compagnie en deux entités: l'une, rentable, serait reprise par 16 actionnaires italiens prêts à injecter un milliard d'euros dans l'entreprise, l'autre serait mise en faillite.

Le gouvernement avait pour cela besoin de changer la loi sur les faillites, adoptée à la suite du scandale Parmalat en 2003. Le nouveau texte, approuvé jeudi, permettra de démanteler plus facilement des sociétés et d'accélérer les procédures de cession d'actifs.

Le sauvetage d'Alitalia, détenue à 49,9% par l'Etat italien, est une des priorités du gouvernement Berlusconi depuis le retour au pouvoir du Cavaliere, à la suite des élections législatives d'avril dernier. Le président du Conseil s'est engagé à maintenir la compagnie dans le giron industriel italien, quitte à modifier la loi.

La modification de la législation sur les faillites était une condition indispensable à la mise en oeuvre du plan de restructuration mis au point par la banque Intesa Sanpaolo, mandatée par le gouvernement italien.

Le projet de relance, qui passe par la privatisation d'Alitalia, a été communiqué à la Commission européenne, qui prenait soin de l'examiner avant d'émettre un avis.

Ce plan prévoit aussi une alliance avec une compagnie étrangère, l'allemande Lufthansa ou la franco-néerlandaise Air France-KLM, qui a longtemps été candidate au rachat d'Alitalia avant de retirer son offre sous la pression des syndicats et de Silvio Berlusconi.

Le nombre de suppression d'emplois engendrées par le nouveau projet de restructuration est estimé entre 5.000 et 7000, sur un effectif total de 20 000 personnes.