L'enjeu majeur de la prochaine élection américaine sera sans conteste l'économie.

L'enjeu majeur de la prochaine élection américaine sera sans conteste l'économie.

C'est ce qu'affirme le magazine The Economist dans un papier fort intéressant publié dans sa dernière édition.

Le point de départ de l'hebdomadaire économique tire sa source de la célèbre phrase d'un stratège de Bill Clinton qui avait utilisé «It's the economy, stupid» lors de la présidentielle de 1992. À cette époque, les États-Unis venaient de vivre une récession et l'économie devait être à l'avant plan du message politique.

Selon The Economist, la présente campagne qui oppose le républicain John McCain au démocrate Barack Obama sera également celle de l'économie.

«Cette fois encore, l'économie sera à l'avant plan des débats alors que les Américains sont beaucoup plus grincheux face à cet enjeu qu'en 1992», écrit le magazine.

Avec une économie américaine plombée par le «subprime», par des coûts élevés du carburant et par un taux de chômage qui a atteint un sommet en quatre ans (5,2%), la classe moyenne américaine voudra entendre ce que les politiciens ont à offrir en matière d'économie.

D'ailleurs, la préoccupation des Américains envers leur situation financière est sur tous les radars. Un sondage Gallup publié en juin révélait que 43% des Américains avait le sentiment que leur situation économique s'est dégradée depuis cinq ans.

Obama et McCain, deux visions économiques

Pour The Economist, Obama et McCain ont des visions similaires sur les «grandes questions», surtout sur le dossier environnemental, mais leur philosophie face à l'économie est assez différente.

M. Obama présente un programme «plus chargé» que celui de M. Clinton en 1992 – qui avait promis de gros investissements dans le secteur public.

Le sénateur de l'Illinois veut également investir dans les services publics – surtout dans les infrastructures et dans les carburants alternatifs -, il a un ambitieux plan de santé et il a affirmé qu'il voulait abaisser les taxes pour la classe moyenne américaine et les faire monter pour les plus riches.

De son côté, John McCain est un pur libertarien. Il est pour le libre-échange et souhaite accroître les accords commerciaux et non les diminuer. Son remède est classique pour un républicain: réduction de taxes, un marché plus libre et un gouvernement minimal.

Mais attention, affirme The Economist, les choses ne sont pas aussi claires que cela.

McCain veut augmenter le filet social des Américains et a promis notamment de restructurer le programme d'assurance-emploi, des mesures plus associées aux démocrates.

De son côté, Barack Obama qui s'est campé à gauche dès le début de la campagne, s'est repositionné vers le centre quelques jours après sa nomination. Il a indiqué au Magazine Fortune que ses attaques contre l'ALENA avaient été amplifiées et qu'il n'était pas question d'un retrait unilatéral de la part des États-Unis.

En ce sens, ce n'est donc pas une surprise si Barack Obama a choisi l'économie pour premier thème d'affrontement avec son opposant en début de campagne. Un premier débat qui devrait être suivi de bien d'autres.

Mais, conclut The Economist, qu'importe le prochain président américain, celui-ci devra se concentrer sur des mesures à court terme plutôt que sur de grandes annonces. D'autant plus que la marge de manoeuvre risque de demeurer faible : le déficit américain devrait atteindre un record de 482 G$ en 2009. Un argument de taille qui risque de refroidir bien des ardeurs.