Hydro-Québec demandera à TransCanada Energy de suspendre pour la deuxième année consécutive la production de sa centrale au gaz naturel qu'elle s'était engagée à acheter pour une période de 20 ans.

Hydro-Québec demandera à TransCanada Energy de suspendre pour la deuxième année consécutive la production de sa centrale au gaz naturel qu'elle s'était engagée à acheter pour une période de 20 ans.

La baisse plus forte que prévu du niveau d'activité industrielle, surtout dans le secteur des pâtes et papiers, se traduira par des surplus encore plus élevés que ceux qu'Hydro avait anticipés en novembre dernier, vient de faire savoir la société d'État à la Régie de l'énergie.

Après avoir refait ses calculs, la société d'État prévoit maintenant que des surplus importants risquent de s'accumuler jusqu'en 2011.

En plus de compter sur la suspension de la production de TCE pour une année de plus, Hydro veut reporter à plus tard les livraisons d'énergie prévues par deux contrats conclus avec la division Production. La Régie de l'énergie doit donner son accord à ces deux changements.

La décision de la Régie d'accepter la suspension de la production de la centrale au gaz de Bécancour pour 2008 fait l'objet d'une contestation de la part de Énergie Brookfield et de la division québécoise de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, qui soutiennent qu'il aurait été moins coûteux pour Hydro de revendre ces surplus aux États-Unis.

Le report des contrats conclus avec la division Production ne coûterait rien à Hydro et à sa clientèle, a assuré Hydro à la Régie. Il en va autrement de la suspension de la production de la centrale au gaz de Bécancour pour une année supplémentaire.

Hydro doit verser 54 millions en compensation à TCE en 2008 pour qu'elle n'exploite pas sa centrale toute neuve, dont la production est entièrement dédiée à la société d'État. Hydro a aussi dû payer d'autres frais qu'elle garde confidentiels, mais qui atteindraient 100 millions, selon les informations qui ont circulé, pour un coût total estimé de 150 millions.

Il faut s'attendre à ce qu'il en coûte au moins autant pour suspendre la production pour une année supplémentaire, sinon encore plus cher, compte tenu de la hausse du prix du gaz naturel qui sert de base de calcul.

«Nous en sommes à faire le calcul», a fait savoir la porte-parole d'Hydro, Josée Morin.

Chose certaine, TransCanada ne perdra pas un sou. La société a fait savoir qu'en vertu de l'entente de suspension convenue avec Hydro, elle recevra des paiements «semblables à ceux qu'elle aurait touchés dans le cours normal de l'exploitation de la centrale».

En dépit de son coût important, Hydro continue de soutenir que la suspension de la production de TCE est plus avantageuse que la revente des surplus sur les marchés extérieurs.

Malgré ses abondants surplus à court terme, la division Distribution d'Hydro prévoit le retour des déficits énergétiques à compter de 2013, soit au moment où les deux alumineries d'Alcoa, à Baie-Comeau et à Deschambault, auront besoin d'électricité supplémentaire.

Ces nouveaux besoins pourraient être comblés par un nouvel appel d'offres au prix du marché, ce qui augmenterait les coûts d'approvisionnement et par conséquent, les tarifs d'électricité.