La fin de la récré a sonné pour les nouveaux diplômés. L'heure est venue de rembourser les dettes d'études. Même s'il existe différentes façons de réduire ce fardeau, une grande part des diplômés ne sont pas au courant. Et ce sont souvent ceux qui en arrachent le plus.

La fin de la récré a sonné pour les nouveaux diplômés. L'heure est venue de rembourser les dettes d'études. Même s'il existe différentes façons de réduire ce fardeau, une grande part des diplômés ne sont pas au courant. Et ce sont souvent ceux qui en arrachent le plus.

Au Québec, plus du tiers (39%) des étudiants universitaires de premier cycle reçoivent des prêts et bourses. À la fin de leurs études, ils ont accumulé une dette de près de 13 000$, en moyenne.

Le ministère de l'Éducation du Québec estime que 10% des anciens étudiants ne prennent pas contact avec leur institution financière afin de rembourser leur prêt dans les délais. Les diplômés ont 10 ans pour payer leurs dettes et ils doivent commencer les paiements au plus tard six mois après la fin de leurs études.

Après quoi, rien ne sert de se mettre la tête dans le sable. «La clé, c'est de prendre contact avec le Ministère», affirme Liane Chacra, directrice régionale pour le Groupe Investors à Montréal. Pas la peine de fermer son compte ou de changer d'adresse. «Ils ont votre numéro d'assurance sociale. Ils vont vous retrouver», ajoute-t-elle.

Un défaut de paiement va affecter le dossier de crédit du finissant et limiter sa capacité d'emprunt durant sept ans, mettant en péril l'achat d'une voiture ou d'une maison par exemple.

Certains étudiants pensent s'en sortir facilement en déclarant faillite. «Ça ne marche pas», dit Mme Chacra. Jusqu'à sept ans après une faillite, le gouvernement peut exiger le paiement du prêt étudiant.

Vaut mieux faire diligence et se prévaloir du coup de main qu'offre le gouvernement aux finissants qui vivent une situation financière précaire.

Le programme de remboursement différé permet à un diplômé de reporter pendant 24 mois (après la période de grâce) le remboursement de son prêt, sans intérêts. Et le programme de remise de dette permet d'effacer jusqu'à 15% du prêt de certains étudiants qui ont décroché leur diplôme dans les délais prévus.

Or, ces types de programmes sont trop peu utilisés, peut-on lire dans une étude intitulée le Prix du savoir, préparée par la Fondation canadienne des bourses d'études du millénaire. Seulement le tiers des personnes admissibles y font appel. Ainsi, de nombreux diplômés, «faisant face à des difficultés financières, perdent des occasions d'améliorer leur situation».

Aide fiscale oubliée

Le fisc donne aussi un bon coup de main aux diplômés, pour peu qu'ils fassent leur déclaration de revenus comme il faut.

Il faut savoir que les intérêts sur le prêt étudiant donnent droit à un crédit d'impôt qui équivaut à 15% des intérêts au fédéral et à 20% au provincial, signale Mme Chacra. Au total, les étudiants peuvent donc récupérer 35% des intérêts payés.

Les diplômés qui ne gagnent pas des revenus suffisamment élevés pour avoir des impôts à payer, peuvent reporter l'utilisation de ces crédits pendant cinq ans au fédéral, et indéfiniment au provincial. Mais attention! Le crédit disparaît si le prêt étudiant est converti en prêt personnel auprès d'une institution financière.

Lorsqu'ils commencent à travailler, les diplômés peuvent aussi utiliser rétroactivement une série d'allégements fiscaux qu'ils ont accumulés durant leurs études.

Entre autres, les droits de scolarité permettent de réclamer un crédit d'impôt combiné fédéral-provincial de 35%, explique la fiscaliste Danièle Boucher, dans son livre Réduisez vos impôts. Pour un étudiant à temps plein, ces crédits peuvent représenter une économie d'impôt de plus de 1000$ par année d'études.

De plus, le fédéral accorde un crédit d'impôt pour étude à ceux qui fréquentent le collège ou l'université. Le montant de base du crédit est de 400$ par mois aux études et le taux de calcul du crédit est de 15%. Par exemple, le crédit représente une économie d'impôt de 480$ pour huit mois d'études.

Ottawa verse également un crédit pour les manuels scolaires de 65$ par mois d'études à temps plein, calculé au taux de 15%. Cela représente une économie d'impôt de près de 80$. Pas besoin d'avoir conservé de factures, note Mme Boucher.

Bien des étudiants n'ont pas profité de tous ses allégements fiscaux durant leurs études, parce qu'ils n'avaient pas d'impôt à payer. «Tout ça peut être récupéré lorsqu'ils commencent à travailler», dit Mme Chacra.

Les juteux remboursements d'impôt les aideront indirectement à rembourser leur prêt.