Depuis six ans, Stella-Jones (T.SJ) fait une acquisition par année. Et son président Brian McManus n'a pas l'intention de ralentir le rythme.

Depuis six ans, Stella-Jones [[|ticker sym='T.SJ'|]] fait une acquisition par année. Et son président Brian McManus n'a pas l'intention de ralentir le rythme.

Au contraire! Il veut doubler les revenus du fabricant de traverses de chemin de fer et de poteaux électriques d'ici cinq ans. «On vise des revenus de plus de 750 millions», dit-il.

Cela lui permettra d'augmenter les parts de marché nord-américaines à 35% pour les deux produits.

Aujourd'hui, Stella-Jones détient 25% du marché des traverses et 15% du marché des poteaux en Amérique du Nord. Pour y arriver, il «reste trois ou quatre grandes transactions» à faire, en plus de la croissance interne.

M. McManus regarde surtout du côté des États-Unis. Il faut dire que Stella-Jones détient environ 70% du marché canadien...

«On regarde déjà la prochaine cible pour l'an prochain, dit le président. On est au début des discussions.»

Établir de bonnes relations

Puisqu'elle achète des compagnies familiales, la société québécoise prend le temps d'établir de bonnes relations avec les vendeurs.

«Ils doivent être confortables avec nous, ajoute le grand patron. Ils comprennent qu'il va y avoir une rationalisation mais qu'à la fin la compagnie sera plus forte.» À son avis, la prochaine société acquise pourrait avoir des revenus de 30 à 40 millions.

«On vient de faire un gros achat avec Burke-Parsons-Bowlby (BPB), dont les revenus s'élèvent à 100 millions US, dit-il. Nous allons prendre le temps de l'intégrer dans nos activités.»

Conclue en avril, cette transaction est la plus importante de l'histoire de Stella-Jones.

BPB possède cinq usines et 300 employés sur la côte Est américaine.

Il s'agit du deuxième fabricant nord-américain de traverses de chemin de fer. La compagnie américaine est déjà rentable. Elle contribuera immédiatement aux bénéfices de Stella-Jones.

Mais, pour le moment, ses marges bénéficiaires (BAIIA) sont d'environ 9% comparativement à «17-18%» pour la québécoise.

«Il y a de l'espace pour améliorer sa rentabilité, constate Brian McManus. On se donne 12 à 24 mois pour bien faire les choses.»

Le bureau-chef américain a été déplacé en Virginie-Occidentale, dans les locaux de BPB, et une première vague de licenciements a été faite.

Dans une deuxième étape, les gestionnaires se concentrent sur la fabrication des produits clés plutôt que sur des petits lots segmentés.

Cela dit, l'intégration de BPB va «très» bien. «On a commencé il y a moins de deux mois et on est en avance sur nos prévisions», signale le dirigeant.

M. McManus s'attend à une augmentation des profits de Stella-Jones cette année. Si c'est le cas, l'entreprise poursuivra sa formidable croissance.

Cette performance a d'ailleurs permis à son président d'arriver en tête du palmarès de La Presse Affaires.

Avec un rendement boursier de 790% supérieur à son secteur au cours des trois dernières années pour Stella-Jones et une rémunération de 1,3 million, jugée raisonnable par rapport à ses pairs, Brian McManus représente le «meilleur rapport qualité-prix» parmi les chefs d'entreprises québécois cette année, pouvait-on lire dans le dossier publié il y a 10 jours.