Le prix de l'essence et la baisse de vos placements sur les marchés vous découragent ? Attendez de voir votre facture de chauffage cet hiver.

Le prix de l'essence et la baisse de vos placements sur les marchés vous découragent ? Attendez de voir votre facture de chauffage cet hiver.

C'est ce que dit Douglas Porter, économiste en chef de BMO Marché des capitaux, mercredi dans un rapport intitulé Rx for Canada? Oil off the Boil.

Selon M. Porter, la théorie selon laquelle le prix doublé pour le baril de pétrole est bénéfique pour l'économie canadienne tient difficilement la route malgré les exportations d'énergie.

«Soyez toujours prudents avec ce que vous souhaitez, mais une modération des prix du pétrole et du gaz seraient positives à court terme pour le bien de l'économie canadienne», écrit M. Porter.

L'économiste invoque trois exemples bien concrets pour justifier son point de vue.

Les industries

Le premier, c'est l'impact des prix de l'énergie sur les industries. Ils font grimper les coûts un peu partout et endommagent le potentiel de croissance.

Cela fait mal notamment aux ventes du secteur automobile aux États-Unis, les chiffres étant à leur plus bas depuis le début des années 1990. Cela a un impact au Canada, qui produit deux fois plus de voitures per capita que les Américains.

De plus, l'industrie de l'énergie n'a pas vraiment contribué à la croissance économique depuis quelques années, affirme Douglas Porter. Sa part du PIB canadien a chuté depuis le milieu des années 1990 pour avoisiner 3,5%.

Le consommateur

Devant la tendance haussière au niveau de l'énergie, le consommateur perd confiance.

Aussi, Douglas Porter souligne que le prix du gaz naturel a doublé en suivant la courbe pétrolière. Les factures de gaz seront donc salées cet hiver, grugeant la marge de manoeuvre des ménages.

L'inflation

Un autre risque de taille se pointe le bout du nez avec l'inflation. M. Porter estime que les entreprises ne peuvent plus refuser de refiler la hausse des coûts à leurs clients.

Cela pourrait faire monter l'inflation à 3% - loin de la cible de la Banque du Canada - dès le relevé de juin qui sera publié par Statistique Canada le 23 juillet. «Et rappelez-vous que ces chiffres sont flattés par la baisse de 1% de la TPS au début de l'année. L'inflation sous-jacente sera plus proche de 3,5%», dit M. Porter.

«Comment épelez-vous un répit pour les craintes de stagflation? P-r-i-x p-l-u-s b-a-s p-o-u-r l-e p-é-t-r-o-l-e», conclut Douglas Porter.