Le processus de vente du fabricant de bâtons de hockey Sherwood-Drolet passe en prolongation.

Le processus de vente du fabricant de bâtons de hockey Sherwood-Drolet passe en prolongation.

Les créanciers de l'entreprise de Sherbrooke devaient voter vendredi après-midi sur une offre d'acquisition. Le syndic, Ernst&Young, a plutôt recommandé de reporter la décision à la fin du mois de juillet afin d'allouer plus de temps pour l'analyse des offres.

Le premier vice-président d'Ernst&Young Inc, Martin Rosenthal, a indiqué que le syndic avait reçu neuf offres, dont trois qu'il a qualifiées d'«intéressantes». Il n'a toutefois pas voulu identifier les acquéreurs potentiels.

«Certains font de 10 à 15 pages avec toutes sortes de clauses, de conditions, a-t-il déclaré aux créanciers vendredi. Il faut les analyser, poser des questions, et même négocier certains points. Nous ne sommes pas en mesure aujourd'hui de recommander une offre spécifique ou d'indiquer aux créanciers qu'il y aura un dividende pour eux.»

La majorité des créanciers ont accepté d'ajourner l'assemblée et de se réunir à nouveau d'ici le 31 juillet pour prendre une décision.

C'est le 5 mai dernier que Sherwood-Drolet s'est placée sous la protection de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité et qu'elle a chargé Ernst&Young de lui trouver un acheteur.

L'entreprise, créée par Léopold Drolet en 1949, s'est spécialisée dans les bâtons de hockey en bois. Mais voilà, la demande s'est déplacée vers les bâtons en matières composites et Sherwood-Drolet a dû se trouver de nouveaux fournisseurs et investir dans de l'équipement supplémentaire.

D'ailleurs, l'entreprise a annoncé en octobre dernier qu'elle abandonnait la fabrication de bâtons de hockey en bois, ce qui a entraîné la perte d'une quarantaine d'emplois à l'usine de Sherbrooke, soit la moitié du personnel.

Sherwood-Drolet a également dû faire face à l'appréciation de la devise canadienne. En outre, la grève dans la Ligue nationale de hockey en 2005 a entraîné d'importantes pertes et a sérieusement mis à mal le fonds de roulement de l'entreprise.

La dette de Sherwood-Drolet atteint 20,8 millions de dollars, dont 13,3 millions en créances garanties, 385 000 dollars en créances privilégiées et 7,1 millions en créances non garanties. Les actifs sont estimés à 12,6 millions.

Les dirigeants de Sherwood-Drolet ont essayé de trouver du financement additionnel, notamment auprès d'Investissement Québec, sans succès.

Le président de Sherwood-Drolet, Denis Drolet, a bien accueilli le délai approuvé vendredi par les créanciers.

«Ça me permet de penser qu'on cherche très fort pour trouver une solution, a-t-il déclaré aux journalistes à l'issue de l'assemblée. C'est positif pour nous parce que nous pouvons poursuivre les opérations.»

M. Drolet a rencontré quelques personnes potentiellement intéressées, comme le ho-ckeyeur Jocelyn Thibault, mais il ignore l'identité de ceux qui ont finalement déposé une offre formelle.

«Nous cherchons un acheteur qui assurera la continuité de Sherwood, nous espérons que tout le personnel et la direction resteront impliqués», a-t-il déclaré.

Le grand patron de Sherwood-Drolet a affirmé qu'il était prêt à demeurer à son poste si l'acquéreur le désirait.

«J'ai 34 ans d'expérience dans cette usine-là, c'est mon père qui l'a fondée, il y a beaucoup d'attachement pour moi, a-t-il indiqué. Mais si l'avenir m'amène ailleurs, je prendrai d'autres décisions.»