L'atterrissage raté de deux appareils turbopropulsés Q400 en septembre dernier est revenu hanter Bombardier (T.BBD.B) hier.

L'atterrissage raté de deux appareils turbopropulsés Q400 en septembre dernier est revenu hanter Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] hier.

La société aérienne qui exploitait ces appareils, Scandinavian Airlines (SAS), a blâmé Bombardier dans un communiqué qu'elle a publié hier pour souligner que le ministère public de la Suède venait de mettre fin à une enquête sur sa propre responsabilité criminelle dans le cadre de ces incidents.

«Il est satisfaisant et logique de voir que le ministère public a établi que SAS n'avait pas agi incorrectement en relation avec ces accidents», a indiqué le président et chef de la direction de la société aérienne, Mats Jansson, dans ce document.

«Le Bureau d'enquête sur les accidents du Danemark et le manufacturier de l'appareil ont tous deux déclaré dans le passé que la cause des deux incidents en question était un défaut de conception qui n'aurait pas pu être détecté dans le cadre du programme de maintenance de SAS tel qu'approuvé par les autorités.»

Bombardier n'a pas apprécié.

«Nous ne sommes pas d'accord avec ça, a lancé le porte-parole de Bombardier Aéronautique, Marc Duchesne. Transports Canada, le département d'ingénierie de Bombardier, Goodrich et l'Agence européenne de la sécurité aérienne ont tous fait leur propre analyse et sont arrivés à la même conclusion, soit qu'il n'y avait pas de problème systémique avec le train d'atterrissage. Le système est intègre et sécuritaire.»

Il a ajouté que les autorités danoises n'avaient pas terminé leur enquête et n'avaient donc pas encore rendu leurs conclusions.

Le 9 septembre dernier, le train d'atterrissage droit d'un appareil Q400 de SAS a cédé à l'atterrissage à Aalborg, au Danemark, blessant légèrement cinq passagers. Trois jours plus tard, un incident similaire est survenu à l'atterrissage d'un autre Q400 de SAS à Vilnius, en Lituanie. Ce deuxième incident n'a pas fait de blessé.

SAS a alors retiré ses 27 appareils Q400 et a réclamé une compensation initiale de 77 millions de dollars.

Dans le cas du premier incident, les autorités danoises ont montré du doigt le vérin de rentrée du piston de rétraction du train d'atterrissage, qui était corrodé. Dans le deuxième cas, elles ont constaté qu'un joint torique bloqué dans le système de train d'atterrissage avait empêché le déploiement complet du train.

De son côté, le ministère public de la Suède a entrepris une enquête préliminaire afin de vérifier si SAS avait mis en danger ses passagers et ses employés.

Le 10 mars dernier, SAS, Bombardier et le manufacturier du train d'atterrissage, Goodrich, ont enterré la hache de guerre. Bombardier et Goodrich ont accepté de verser 164 millions de dollars à SAS. Dans le cas de Bombardier, il s'agissait d'un crédit à l'achat de nouveaux appareils. Dans le cas de Goodrich, il s'agissait d'une «prime monétaire».

Bombardier et Goodrich n'avaient cependant reconnu aucune faute publiquement et les détails du règlement devaient demeurer confidentiels.

«Nous avons réglé cela à la satisfaction de tous«, a souligné M. Duchesne.

SAS avait profité de ce règlement pour commander 27 nouveaux appareils, soit 14 appareils Q400 et 13 biréacteurs régionaux CRJ900, dans le cadre d'un contrat de 883 millions de dollars. Ce qui explique pourquoi Bombardier marche sur des oeufs face au dernier communiqué de SAS.

«C'est un client important pour nous», a déclaré M. Duchesne.