BMO Groupe financier (T.BMO) encaisse durement la crise du crédit à haut risque aux États-Unis et déclare des résultats décevants pour son premier trimestre de 2008.

BMO Groupe financier [[|ticker sym='T.BMO'|]] encaisse durement la crise du crédit à haut risque aux États-Unis et déclare des résultats décevants pour son premier trimestre de 2008.

Le groupe derrière la Banque de Montréal revendique un bénéfice net de 255 millions, une baisse de 93 millions (27%) par rapport à 2007. L'institution ne sera pas en mesure d'atteindre ses objectifs financiers pour 2008.

«Compte tenu de l'évolution des marchés, il est maintenant clair que nos positions ont excédé les limites de tolérance au risque que nous nous étions fixées et qu'elles dévient de notre orientation stratégique», a déclaré le président et chef de la direction de BMO, William A. Downe, lors de l'assemblée annuelle des actionnaires mardi à Québec.

C'est la première fois que l'institution financière tient son assemblée annuelle à Québec en près de 190 ans.

La Banque de Montréal a subi de plein fouet, à la fin de 2007, la turbulence des marchés financiers américains, fortement ébranlés par la crise des prêts hypothécaires à haut risque.

«Nous avons été affectés principalement en raison de la taille de notre entreprise», a précisé le dirigeant du groupe.

«Il s'agissait d'une avenue qu'empruntaient nos clients, alors notre présence dans ce secteur était naturelle», a ajouté William A. Downe.

BMO promet de corriger le tir en resserrant ses critères d'évaluation du risque. L'entreprise doit néanmoins composer avec la crise du papier commercial adossé à des actifs (PCAA).

Elle a dû radier, il y a deux semaines, une somme de 490 millions en raison de son exposition aux PCAA. Une situation qui force BMO à se lancer dans une phase de restructuration.

«Si notre restructuration n'est pas un succès, nous ajouterons une perte de 500 millions», a dit William A. Downe.

Le bénéfice net par action dévoilé hier atteint 47 cents, une diminution de 30% par rapport au premier trimestre de 2007. Ce résultat tient compte de charges de 362 millions liées à des activités de négociation et des réajustements d'évaluation.

Actionnaires

Le Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires (MEDAC), fondé et présidé par le «Robin des banques» et ancien élu péquiste Yves Michaud, a profité de l'assemblée pour mettre de la pression sur le groupe BMO.

Le MEDAC a soumis au vote neuf résolutions visant à resserrer le contrôle de la rémunération des hauts dirigeants, à améliorer la transparence des activités financières et à rendre plus équitable pour les actionnaires le partage des revenus découlant des fusions et acquisitions.

La totalité des propositions soumises a été rejetée par les centaines d'actionnaires présents, trois propositions ne recueillant pas plus de 1%.

L'idée visant à garantir la parité homme-femme au sein du conseil d'administration n'a pas recueilli plus de 6% des voix.

«La loi et l'esprit de la Loi sur les banques laissent une place misérable aux actionnaires», a soutenu la représentante du MEDAC, Monique Charland.

Le conseil d'administration de BMO recommandait le rejet de toutes les propositions du MEDAC. Dans la plupart des cas, il invoquait l'incompatibilité de ces demandes avec la Loi sur les banques.

«Vous pouvez changer cette loi, comme vous l'avez fait pour augmenter le montant minimal en actions nécessaire pour soumettre des propositions», a rétorqué Monique Charland.