Une autre firme biopharmaceutique québécoise est au bout du rouleau. Innodia, de Laval, est à court d'argent et risque d'être fermée ou vendue pas cher à un concurrent.

Une autre firme biopharmaceutique québécoise est au bout du rouleau. Innodia, de Laval, est à court d'argent et risque d'être fermée ou vendue pas cher à un concurrent.

Innodia était jusqu'à récemment le grand espoir québécois dans le domaine du diabète de type 2, de l'obésité et de diverses maladies métaboliques. Au terme d'une série d'expériences, des scientifiques liés à Innodia avaient publié en 2002 des résultats emballants dans The Journal of Molecular Biology.

La firme a été capitalisée en 2004 par Picchio Pharma, le holding pharmaceutique de Francesco Bellini. Ce dernier a fait fortune quand il a vendu BioChem Pharma, de Laval, à la britannique Shire Pharmaceuticals, en 2003.

Mais Innodia a connu l'été dernier un échec quand son médicament expérimental contre l'obésité, Adyvia, n'a montré aucun effet bénéfique probant au terme d'essais cliniques de phase II tenus dans la région de Québec.

Odeur de cabane à sucre

Selon une source, non seulement les patients pesant entre 350 et 400 livres n'ont pas perdu de poids, mais en plus, certains ont abandonné le traitement avant la fin de l'essai, se plaignant de dégager une forte odeur de sirop d'érable.

Outre Adyvia, Innodia détient d'autres médicaments expérimentaux contre le diabète, mais ils sont à un stade de développement très préliminaire. Les développer demanderait de nombreux millions. Après réflexion, selon une source, les actionnaires actuels ont décidé que c'était assez.

Innodia n'a plus de président et chef de la direction. Son nouveau chef des opérations, le spécialiste des fusions et acquisitions François Mongrain, a dit hier à La Presse que Innodia ne risquait aucunement de fermer, mais n'a rien dit sur une vente éventuelle.

Une nouvelle déception

Il s'agit d'une autre déception pour M. Bellini, dont le holding Picchio Pharma, est le principal actionnaire d'Innodia.

Cette déception suit de moins d'un an un autre échec clinique et boursier, celui de la firme Neurochem, dont le produit vedette contre la maladie d'Alzheimer a subi un revers. Picchio Pharma - qui appartient aussi à une filiale de Power Corporation - est aussi l'actionnaire de Neurochem, de même que d'Adaltis, une autre firme qui connaît des difficultés. Innodia comptait jusqu'à la fin de l'été dernier 35 employés, dont une majorité de chercheurs et de techniciens.

Ses effectifs sont aujourd'hui de moins de 20 personnes. Outre ses produits en développement, le principal actif d'Innodia est ce qui reste de son équipe de recherche en médecine métabolique.