Les entrepreneurs peinent à trouver de la main-d'oeuvre qualifiée. Loin de s'améliorer, la situation semble même s'aggraver.

Les entrepreneurs peinent à trouver de la main-d'oeuvre qualifiée. Loin de s'améliorer, la situation semble même s'aggraver.

C'est ce qu'indique la Fédération de l'entreprise indépendante (FCEI) qui souligne que la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée a atteint de nouveaux sommets en 2007 dans son dernier rapport.

En fait, plus de 300 000 postes dans des emplois spécialisés sont demeurés non-comblés l'an dernier.

Le taux national de postes vacants à long terme est ainsi passé de 3,6% à 4,4% en 2007.

C'est l'Ouest canadien qui connaît le plus de difficultés à ce chapitre. Le boom pétrolier aidant, l'Alberta affiche un taux élevé à 6,3%. La Saskatchewan (6,6%) arrive toutefois première.

Le Québec (3,3%) et l'Ontario (3,5%) ont les taux de postes vacants les plus bas quoiqu'ils sont plus élevés que l'an dernier.

Même si les deux provinces les plus peuplés présentent un taux relativement faible, la situation est toutefois préoccupante.

«Évidemment, il y a un effet de contraste. La pénurie de la main-d'oeuvre est modérée au Québec, mais elle augmente à chaque année, il ne faut pas l'oublier», affirme Audrey Azoulay, analyste principale à la FCEI.

Selon l'organisme, dans la dernière année, un tiers des employeurs ont eu des difficultés à trouver du personnel ce qui a nuit à «leur capacité de commercialiser leurs produits et leurs services».

La situation actuelle ne permet pas non plus aux entreprises d'aller de l'avant avec des projets d'expansion, dit la FCEI.

La situation est également plus préoccupante chez les petites et moyennes entreprises.

«Plus l'entreprise est petite, plus de taux le postes vacants augmente», souligne Mme Azoulay.

Certains secteurs seraient plus à risque. Au Québec, c'est le cas notamment de la construction, de l'agriculture, de l'industrie des services aux entreprises et dans le manufacturier.

Avec la courbe démographique, l'effet risque de s'accentuer. Mais selon la FCEI, plusieurs solutions s'offrent aux autorités afin d'enrayer le mouvement.

«Les immigrants sont sous-représentés à l'heure actuelle. Il faudrait accélérer la reconnaissance de leurs compétences. Il y a également des avenues fiscales afin de favoriser le retour des personnes âgées sur le marché du travail», mentionne Audrey Azoulay.

Une aide à la formation et une meilleure planification de la relève sont également des pistes à privilégier, indique la FCEI.