Les Canadiens ont sombré dans la "psychologie" de la récession, un état susceptible d'aggraver encore plus la situation économique, soutient le Conference Board.

Les Canadiens ont sombré dans la "psychologie" de la récession, un état susceptible d'aggraver encore plus la situation économique, soutient le Conference Board.

L'organisme a fait cette évaluation après que son dernier sondage eut démontré que la confiance des consommateurs avait glissé à son plus bas niveau en 26 ans.

«Je crois que ce qui s'est passé au cours du dernier mois est le fait que la perte de confiance est devenue une affaire très personnelle, les gens s'inquiétant maintenant pour leur situation financière et leur emploi», explique Glen Hodgson, économiste en chef du Conference Board.

Anticipation

«C'est pourquoi il y a cette anticipation à propos d'un programme de stimulants destiné à briser ce cycle à la baisse très négatif typique d'une psychologie de récession», a ajouté M. Hodgson au cours d'une conférence de presse.

La semaine dernière, le premier ministre Stephen Harper a annoncé que son budget du 27 janvier prochain contiendra des mesures de stimulants sous la forme de dépenses consacrées aux infrastructures, de programmes de recyclage professionnel et de baisses d'impôts de l'ordre de 15 à 25 G$.

Cette stratégie ne saurait tomber plus à point. C'est que le sondage mensuel du Conference Board auprès des consommateurs a indiqué que la confiance des Canadiens à l'égard de l'économie avait plongé de 3,3 points, à 67,7 points, en décembre.

Cette troisième diminution mensuelle consécutive porte l'indice de confiance sous le niveau de celui de la récession de 1991 et il s'agit du plus faible résultat depuis 1982, soit près de la fin de la récession la plus profonde au cours de la période suivant la Deuxième Guerre mondiale, l'indice ayant alors reculé à 63 points.

Selon M. Hodgson, une autre indication de l'humeur sombre des Canadiens quant à la situation économique tient au fait que la confiance a chuté en dépit de la baisse marquée des prix de l'essence. Or, les deux sont habituellement liées et en sens contraire.

Les répondants au sondage soutiennent que leur situation financière présente est moins reluisante qu'il y a six mois et ils s'attendent à ce qu'elle se dégrade encore au cours des six prochains mois.

M. Hodgson soutient que les Canadiens ont de bonnes raisons de voir l'avenir en noir, mais il a ajouté qu'une partie de l'humeur présente relève de la psychologie étant donné que le pays n'a pas encore assisté aux nombreuses pertes d'emplois et à l'effondrement économique observés aux États-Unis, au Japon et en Europe.

Le Québec touché

Par ailleurs, l'Ontario et le Québec, les deux provinces axées sur l'exportation et la fabrication, continueront d'être les plus fortement frappées par la récession en 2009, alors que la Saskatchewan devrait enregistrer la plus forte croissance parmi les provinces cette année et l'an prochain, estime la Chambre de commerce du Canada. Selon la Chambre, les économies ontarienne et québécoise "s'éroderont" l'an prochain, mais elle n'a pas chiffrer ses prédictions.

Dans ses Perspectives économiques 2009, la Chambre de commerce du Canada prévoit aussi une croissance annuelle de moins de 0,5% pour l'Alberta et la Colombie-Britannique en 2009.

Le Manitoba devrait quant à lui figurer parmi les provinces les plus performantes l'an prochain grâce, comme la Saskatchewan, à son économie diversifiée.

Pour l'ensemble du pays, la Chambre de commerce du Canada prévoit, sur la base des données publiées et des renseignements disponibles au milieu de décembre, qu'en moyenne annuelle, l'économie enregistrera une croissance d'environ 0,7% cette année et une baisse de 0,6% l'an prochain.

«La croissance économique devrait s'accélérer en 2010 à la faveur de l'amélioration des conditions du crédit, des effets retardés des mesures de politique monétaire et du raffermissement de l'expansion à l'échelle du globe, précise le document de la Chambre. Nos prévisions demeurent à la merci d'incertitudes.»