Telus (T.T) réduira ses effectifs dans les secteurs «en déclin» l'an prochain, mais vise tout de même une croissance de son bénéfice par action allant jusqu'à 10%.

Telus [[|ticker sym='T.T'|]] réduira ses effectifs dans les secteurs «en déclin» l'an prochain, mais vise tout de même une croissance de son bénéfice par action allant jusqu'à 10%.

C'est ce qu'a annoncé hier l'entreprise de télécoms vancouvéroise, qui s'attend à «des dépenses de restructuration et de réduction des effectifs de 50 à 75 millions» en 2009. Les travailleurs pénalisés seront surtout situés dans l'ouest du pays, tandis que ceux du Québec et de l'Ontario pourraient voir leur nombre augmenter, a affirmé à La Presse Affaires Robert MacFarlane, vice-président à la direction et chef des services financiers.

«Il faut revoir la structure de coût des secteurs qui sont en déclin afin d'être capable d'investir dans les secteurs en croissance», a fait valoir le dirigeant pendant un entretien téléphonique.

Au total, le nombre d'emplois devrait être «stable ou en légère progression» à la fin de 2009, a dit M. MacFarlane. L'entreprise emploie 35 000 personnes au pays, dont 5000 au Québec.

Le bénéfice par action devrait osciller entre 3,40$ et 3,70$ l'an prochain, inchangé par rapport à 2008, a aussi indiqué Telus. En excluant un ajustement fiscal positif dont le groupe a bénéficié cette année, la croissance pourrait atteindre 10%.

Telus mise gros sur le sans-fil, avec une progression anticipée des revenus de 8% à 10% l'an prochain. Cette augmentation proviendra en bonne partie de la transmission de données -comme les courriels et les vidéos-, qui gagne en popularité au même rythme où les téléphones intelligents se multiplient.

Le produit mensuel moyen par abonné continuera toutefois de décliner, a admis l'entreprise.

Année mouvementée

L'année 2009 promet beaucoup d'action dans le secteur canadien du sans-fil. De nouveaux concurrents devraient faire leur arrivée, tandis que le géant montréalais BCE tentera de reprendre du poil de la bête après l'échec récent de son rachat par Teachers'.

La concurrence a déjà augmenté d'un cran depuis quelques mois. Koodo (filiale de Telus) et Fido (filiale de Rogers [[|ticker sym='RCI.B'|]]) ont multiplié les offres «agressives», une tendance qui devrait s'amplifier quand les nouveaux venus Vidéotron et Globalive feront leur apparition à la fin de 2009 ou au début de 2010.

Cette concurrence accrue, combinée à une dégradation de l'économie, entraînera un plafonnement des profits des entreprises de télécoms au cours des prochaines années, selon une étude publiée la semaine dernière par Michael Burt, directeur associé au Conference Board du Canada.

Les bénéfices grimperont en moyenne de 1,9% par année d'ici 2013 et régresseront même temporairement en 2010, d'après M. Burt. Les revenus, pour leur part, progresseront en moyenne de 3,4% d'ici cinq ans, moins que la hausse attendue de 5,2% cette année, a-t-il ajouté.

«La croissance va ralentir à son rythme le plus lent en plus d'une décennie», a souligné M. Burt dans son rapport.

Investissements

Malgré le ralentissement économique, les entreprises de télécoms continueront d'investir massivement au cours des prochaines années. BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]] et Telus ont annoncé cet automne la mise sur pied commune d'un réseau GSM de nouvelle génération.

Telus augmentera d'ailleurs ses dépenses en immobilisations de 12% l'an prochain, à 2,05 milliards. Elles incluront une somme de 75 millions qui devait être dépensée cette année, mais a été reportée à 2009.

Les revenus de Telus devraient osciller entre 10,03 et 10,28 milliards l'an prochain, en hausse de 4 à 6%.

Le titre de Telus a clôturé à 34,03$ hier à la Bourse de Toronto, en baisse de 0,3%.