Faisant leur bond le plus important en cinq ans, les prix à la consommation au pays ont augmenté de 3,4% en juillet en raison de l'essence et l'alimentation chères mais les chiffres trahissent une embellie à plus long terme.

Faisant leur bond le plus important en cinq ans, les prix à la consommation au pays ont augmenté de 3,4% en juillet en raison de l'essence et l'alimentation chères mais les chiffres trahissent une embellie à plus long terme.

Il s'agit donc d'une accélération du taux d'inflation, souligne Statistique Canada ce matin, car les prix à la consommation ont augmenté de 3,1% en juin.

La hausse de juillet est la plus forte depuis mars 2003 et elle trouve sa source dans les prix payés à la pompe, indique l'agence fédérale. Même si elle est importante, l'augmentation est conforme à ce que prévoyaient les analystes financiers.

L'essence a coûté 28,6% plus cher en juillet cette année si l'on compare les prix à la même période il y a un an. Une hausse de 25% a été constatée pour le gaz naturel.

Par contre, des prix 8,9% plus bas pour l'achat et la location de voitures ont modéré l'augmentation générale des coûts de transport.

L'augmentation des prix ralentit quelque peu dans le domaine de l'habitation. Le coût d'intérêt hypothécaire a monté de 8,5% en juillet, contre 9% en juin en raison d'une baisse de la valeur des logements neufs.

Les céréales plus coûteuses sur les marchés mondiaux ont contribué à faire grimper de 4,3% la facture payée pour les aliments en magasin. Pour comprendre cela, il faut remarquer l'augmentation de 13,2% pour les produits de boulangerie.

Il faut noter que l'indice de référence, qui exclut les produits les plus volatiles, est resté stable à 1,5% en juillet, soit pour un quatrième mois de suite. Cet indice est celui utilisé pour la Banque du Canada quand vient le temps de calculer les risques d'inflation pour les fins de sa politique monétaire.

Des chiffres rassurants

Sébastien Lavoie, économiste chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne, semble rassuré à la lecture des chiffres publiés en matinée.

«L'inflation tendancielle demeure contenue, ne semblant pas du tout converger vers l'inflation globale, écrit-il dans une note envoyée aux investisseurs. En fait, il semble plus probable, jusqu'à preuve du contraire, que l'inflation globale convergera vers l'inflation tendancielle progressivement au cours de la prochaine année.»

M. Lavoie prédit que le sommet de l'inflation sera de 3,6% plus tard cet été, avant de rebrousser chemin avec le recul des prix de l'énergie, des produits agricoles et des métaux.

«De plus, dit l'économiste, l'offre excédentaire dans l'économie canadienne devrait s'accentuer au cours des prochains trimestres, exerçant ainsi de plus en plus de pressions à la baisse sur les prix. Somme toute, nous prévoyons que l'inflation globale retournera aux alentours de 2% au deuxième trimestre de 2009.»

Valeurs mobilières Banque Laurentienne est donc plus optimiste que la Banque du Canada, qui a prévu que l'inflation dépasserait les 4% cette année avant de redescendre lors du deuxième semestre 2009.

«Selon nous, indique Sébastien Lavoie, les perspectives d'inflation se sont améliorées alors que les perspectives économiques du Canada et du reste du monde se sont détériorées. La Banque du Canada pourrait donc modifier son ton lors de sa prochaine décision le 3 septembre prochain, sans pour autant réduire les taux.»