L'injection de 309,6 M$ US par Deutsche Lufthansa dans JetBlue Airways (JBLU) est susceptible de s'avérer insuffisante pour mettre fin à la débandade de ce transporteur aérien américain à rabais qui a perdu plus de la moitié de sa capitalisation boursière cette année.

L'injection de 309,6 M$ US par Deutsche Lufthansa dans JetBlue Airways [[|ticker sym='JBLU'|]] est susceptible de s'avérer insuffisante pour mettre fin à la débandade de ce transporteur aérien américain à rabais qui a perdu plus de la moitié de sa capitalisation boursière cette année.

La dette nette de JetBlue a quintuplé depuis 2003 pour payer la croissance la plus rapide parmi les grandes sociétés aériennes américaines.

Aujourd'hui, en raison de la hausse des coûts du carburant, de la baisse de la demande et de la concurrence fournie par Virgin America soutenu par Richard Branson, c'est la survie de JetBlue qui est en jeu.

La société doit aller au-delà du coup de main fourni à son bilan par Lufthansa le 13 décembre dernier pour réduire ses coûts, renoncer à des routes non rentables et ralentir son expansion.

«Il n'existe pas des foules de manières dont ils peuvent s'y prendre pour se sortir de ce mauvais pas», avance Marisa Thompson, analyste de Morningstar, à Chicago.

«Ils sont dans une situation délicate en ce qui concerne leur endettement», ajoute-t-elle.

Des analystes inquiets

William Greene, analyste de Morgan Stanley à New York, avait abaissé sa prévision, sur 12 mois, touchant le prix de l'action de JetBlue à 3 $ US, soit moins de la moitié du prix actuel du titre, la veille du jour où l'accord a été conclu avec Lufthansa, et il maintient sa prévision.

Des 14 analystes sondés par Bloomberg au cours des trois derniers mois, trois ont conseillé d'acheter le titre, huit ont dit de le conserver alors que trois, dont M. Greene, ont préconisé la vente de l'action.

Avec sa base new-yorkaise et son appétit de croissance, JetBlue a suscité des comparaisons avec People Express, un transporteur à bas prix qui s'est mis à grossir sur une période de six ans en achetant de nouveaux appareils et une autre société aérienne avant de s'effondrer en 1986.

Selon M. Thompson, la hausse des prix pétroliers, la faiblesse économique en plus de l'endettement de la compagnie pourraient sonner le glas pour cette entreprise.

«Si cette injection de liquidités de 300 millions US fournit du temps à JetBlue pour effectuer son redressement, sa stratégie de long terme demeure toutefois en question», estimait Frank Boroch, un analyste de Bear Stearns à New York dans un rapport du 14 décembre dernier.

Recul du titre

Jeudi, le titre de JetBlue a reculé de 5% à 6,33 $ US à la Bourse NASDAQ, à New York.

L'action avait bondi de 14% à 7,15 $ US le jour où Lufthansa a accepté d'acheter une participation de 19%.

Jusqu'à ce jour-là, la dégringolade du titre s'est classée au deuxième rang parmi les plus vertigineuses des 16 membres de l'indice Bloomberg consacré aux sociétés aériennes américaines. Seul le titre US Airways Group avait fait pis.

Depuis son placement initial en 2002, JetBlue a plus que triplé le nombre de ses passagers à 18,6 millions l'an dernier. Mais sa dette s'est gonflée à 2,17 milliards US.