L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a maintenu samedi ses quotas de production inchangés à 27,3 millions de barils par jour, a annoncé le ministre algérien du pétrole, Chakib Khelil, à l'issue d'une réunion «consultative» du cartel au Caire.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a maintenu samedi ses quotas de production inchangés à 27,3 millions de barils par jour, a annoncé le ministre algérien du pétrole, Chakib Khelil, à l'issue d'une réunion «consultative» du cartel au Caire.

«Pas de baisse de production» ce jour, a renchéri le chef de la délégation libyenne, Choukri Ghanem.

«Les membres de l'OPEP adhèrent à la décision» prise le 24 octobre de baisser leur quota global de production de 1,5 million de barils par jour à partir du 1er novembre, a déclaré M. Khelil, qui préside l'OPEP jusqu'à la fin de l'année.

En septembre, l'OPEP avait aussi appelé à un plus strict respect de ses quotas, ce qui équivalait à une baisse de production de facto de quelque 500.000 barils par jour.

Douze pays de l'OPEP sont soumis au système des quotas, l'Irak en étant exclus.

«Les ministres ont noté avec inquiétude la détérioration continue de l'économie mondiale» depuis le 24 octobre «et son impact sur la demande de pétrole qui est maintenant attendue bien plus en baisse qu'il y a un mois», a ajouté M. Khelil.

L'OPEP s'est «mis d'accord pour continuer à scruter de près les évolutions du marché pendant les deux semaines menant à la conférence du 17 décembre à Oran, en Algérie», a-t-il précisé à l'issue de la réunion informelle de l'OPEP, qui a duré près de deux heures et demie.

Les ministres ont aussi convenu de prendre toute action supplémentaire pour stabiliser le marché «le 17 décembre», a-t-il conclu lors de sa brève allocution, préparant le terrain à une nouvelle baisse de la production du cartel à cette date, la troisième en quatre mois.

Quelques heures avant le début de la réunion samedi, le leader de l'Organisation, le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi, avait laissé peu de place aux doutes sur l'issue de la réunion de samedi en la déclarant «préparatoire» avant «une décision plus résolue et ferme» en Algérie. Un message unanime chez la grande majorité des autres ministres.

Depuis leurs records du 11 juillet à 147,50 dollars le baril, les prix du brut se sont effondrés, tombant sous 50 dollars la semaine dernière, au plus bas depuis quatre ans.

Le roi Abdallah d'Arabie saoudite, souverain du premier producteur de l'OPEP, a notamment fait une intervention remarquée samedi, en déclarant que 75 dollars le baril, soit plus de 20 dollars de plus qu'actuellement, serait un prix «équitable», dans une interview au quotidien koweïtien Al-Seyassah.

Cette déclaration semble signifier que même pour les Saoudiens, modérés au sein du cartel, les prix actuels de l'or noir sont trop bas.

Pour le Qatar, autre monarchie pétrolière du Golfe, généralement allié de Ryad, un plancher à 70 dollars est nécessaire», a déclaré samedi, en se rendant à la réunion de l'Opaep, Abdallah al-Attiyah, le ministre qatari du Pétrole.

«En dessous, (...) des projets pourraient être ajournés et il y aura peut-être une pénurie de production quand la demande repartira» après la crise, a-t-il ajouté.

Pour les membres durs du cartel comme l'Iran ou le Venezuela, un prix encore plus haut est nécessaire pour équilibrer leur budget gouvernemental.

Ali Rodriguez, le ministre de l'Economie vénézuélien, a encore déclaré samedi que le prix juste serait de «80, 90 dollars, ou un peu plus...».