Les dirigeants des 21 pays riverains du Pacifique réunis ce weekend à Lima ont promis de former un front unique pour lutter contre la crise financière, en encourageant le commerce mondial sans ériger de barrières protectionnistes durant un an.

Les dirigeants des 21 pays riverains du Pacifique réunis ce weekend à Lima ont promis de former un front unique pour lutter contre la crise financière, en encourageant le commerce mondial sans ériger de barrières protectionnistes durant un an.

Le président américain sortant, George W. Bush, dont c'est le dernier voyage officiel, a pris fermement la défense du libre-échange, encourageant son successeur, le démocrate Barack Obama, à éviter toute tentation protectionniste.

«Nous refusons d'accepter le protectionnisme au vingt-et-unième siècle», a affirmé George Bush, qui quittera ses fonctions en janvier.

Les 21 pays membres du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC), réunis samedi et dimanche à Lima, ont réclamé dans une courte déclaration une réforme rapide des institutions financières tout comme l'avait prôné à Washington le récent sommet du G-20, réunissant les nations les plus industrialisées.

Cette déclaration marquait le refus des barrières commerciales ou la mise en oeuvre de mesures de stimulation des exportations contraires aux règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

«Nous réaffirmons notre ferme conviction que les principes du libre marché, du libre échange et du régime d'investissements continueront de favoriser la croissance mondiale, l'emploi et la réduction de la pauvreté», a affirmé samedi soir un communiqué de l'APEC.

Dimanche, les dirigeants doivent publier une déclaration finale plus politique mais tout aussi non contraignante que la première.

Le bloc a également souligné qu'il ferait en sorte que les gouvernements respectifs cherchent de nouvelles mesures d'intégration des économies riveraines du Pacifique, dont l'éventuel développement d'une vaste zone de libre-échange.

M. Bush s'est dit «fortement déterminé» à parvenir durant les deux derniers mois de sa présidence à un accord ouvrant la voie au succès des négociations à l'OMC, dites du cycle de Doha sur la libéralisation des échanges.

L'attention des médias se portera dimanche, dernier jour du sommet, sur la fameuse «photo de famille» annuelle des dirigeants régionaux. Pour ce que nombreux commentateurs considèrent comme le clou du sommet, les présidents et chefs de gouvernement revêtiront l'habit traditionnel du pays hôte.

L'APEC, voué dès sa fondation en 1989 à la promotion du libre-échange, concentre 41% de la population mondiale, soit 2,6 milliards de personnes, et représente 61% du produit intérieur brut (PIB) et 47% du commerce de la planète.

Par ailleurs, dans leur ultime face-à-face avant la fin du mandat de M. Bush, le président américain et son homologue russe Dmitri Medvedev «ont relevé que des différences persistent dans nos relations mais qu'une volonté unanime demeure - et c'est le président Bush qui l'a dit - de ne pas rester suspendus à de tels problèmes qui existent toujours entre deux grandes puissances», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à la presse.

MM. Bush et Medvedev se sont entendus «pour gérer d'une façon pratique les questions importantes pour les deux pays et le monde entier», a ajouté M. Lavrov.

Une manifestation de plusieurs centaines d'étudiants de gauche s'est déroulée samedi dans le centre de Lima devant la résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis afin de protester contre la présence du président Bush.

Le petit cortège qui scandait «Bush assassin, Bush dehors» en brandissant des drapeaux rouges, contrastait avec les énormes contre-sommets qui ont marqué la présence du dirigeant américain lors de précédentes réunions de l'APEC dans le monde.