Les dirigeants du monde ont entamé vendredi leur sommet sur la crise économique qui secoue la planète, à la recherche de moyens de limiter les dégâts et d'éviter de futures catastrophes financières. Des paroles vigoureuses, mais le résultat devrait être modeste.

Les dirigeants du monde ont entamé vendredi leur sommet sur la crise économique qui secoue la planète, à la recherche de moyens de limiter les dégâts et d'éviter de futures catastrophes financières. Des paroles vigoureuses, mais le résultat devrait être modeste.

Le résultat le plus probable de ce sommet à l'invitation de George W. Bush sera un effort pour renforcer le contrôle des investissements à risque, notamment les produits dérivés, qui ont causé le chaos actuel.

Une vingtaine de dirigeants étaient attendus, avec presque chacun son plan d'action. La rencontre a commencé par un dîner entre pays industrialisés et pays en développement, vendredi soir à la Maison Blanche, et devait se conclure samedi après une journée d'entretiens privés au Musée national de la construction de Washington.

Un nouveau «collège de superviseurs» composé de régulateurs fianciers des différents pays et un système d'alarme précoce destiné à détecter les faiblesses du système financier figurent parmi les idées évoquées que l'on devrait retrouver dans le communiqué final. Les deux mesurées devraient à la fois renforcer et ouvrir les marchés internationaux.

George W. Bush a soutenu ce genre d'idées par le passé, a affirmé la secrétaire à la presse de la Maison Blanche, Dana Perino, laissant entendre que les dirigeants réunis, dont les sherpas ont préparé le terrain depuis des semaines, seraient proches de s'accorder.

Le sommet, conçu comme le premier d'une série, avait deux ambitions affichées : discuter de ce qu'il reste à faire pour sauver les économies du monde du désastre, et explorer des pistes de reconstruction du système financier mondial pour éviter de nouvelles débâcles financières.

L'incertitude primait vendredi sur les marchés aux Etats-Unis, entre la baisse des ventes record du mois dernier et une possible réduction supplémentaire des taux d'intérêt envisagée pour encourager la consommation.

Alors que ses invités arrivaient, George W. Bush a mis en garde contre de trop fortes interventions gouvernementales. «Les réformes du secteurs financier sont essentielles,» certes, mais le président américain estime que les mesures de contrôle des sociétés financières préconisées par certains Européens risque de tuer l'économie mondiale au lieu de la protéger.

A Berlin, Angela Merkel avait estimé avant son départ «surprenant ces avertissements si peu de temps après l'éclatement de la crise. Nous ne l'avons pas encore vaincue» a rappelé la chancelière allemande. Pour autant, elle a affirmé que son gouvernement serait heureux de renoncer à ses prises de participation dans les banques, contreparties d'un plan de soutien de 500 milliards d'euros.

Le premier ministre britannique Gordon Brown au contraire abondait dans le sens du président américain, en soutenant la liberté des marchés et la nécessité de laisser aller le commerce. «Le protectionnisme conduit à la ruine» a déclaré le Britannique devant le conseil des relations internationales à New York.

Le premier ministre japonais a estimé que la réunion serait l'occasion de tirer des leçons des efforts du Japon, qui a combattu une crise immobilière dans les années 1990.

Pendant une décennie, la deuxième économie du monde a été amplement critiquée pour avoir fait trop peu pour assainir son secteur financier, perclu de mauvaises dettes après l'éclatement de la bulle immobilière.

Le premier ministre nippon veut expliquer à ses pairs que les banques doivent rapidement et complètement dévoiler leurs prêts irrécouvrables, et les retirer de leur bilan, a précisé le porte-parole Kazuo Kodama.

«S'engager dans une recherche des responsable est un luxe inutile», selon lui, et les dirigeants du G-20 feraient mieux de «rechercher candidement pourquoi cela est arrivé», a-t-il déclaré.

George W. Bush a estimé qu'il fallait essayer de voir les effets des milliards de dollars déjà dépensés aux Etats-Unis et ailleurs. «Nos actions ont un impact» n'avait pas hésité à dire le président sortant samedi à la radio.

En ouverture du dîner, il a rappelé à ses homologues étrangers que «des millions de personnes qui travaillent dur comptent sur nous pour renforcer le système financier à long terme».