Le père Noël sera moins généreux aux Fêtes, mais il fera quand même sa grande tournée des cheminées malgré la tempête économique.

Le père Noël sera moins généreux aux Fêtes, mais il fera quand même sa grande tournée des cheminées malgré la tempête économique.

Selon un sondage d'Altus Géocom, réalisé en pleine crise financière pour le compte du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), les ménages prévoient dépenser 5,4% de moins aux Fêtes cette année (644$) qu'en 2007 (681$).

En dépit de l'incertitude, le budget des Fêtes atteindra ainsi 2,15 milliards de dollars cette année, soit 100 millions de moins qu'en 2007, et portera à la fois sur les cadeaux (soit une moyenne de 380$ par ménage) et les réceptions (264$). «C'est la saison la plus importante de l'année pour les détaillants», souligne Gaston Lafleur, président-directeur général du CQCD.

Par contre, les Québécois prévoient doubler (de 3% à 6%) leurs achats de cadeaux aux États-Unis, malgré la nouvelle faiblesse du huard, et maintenir à 9% leurs dépenses par l'internet, chez des détaillants de l'extérieur surtout.

Malgré tout, Gaston Lafleur en déduit que les ventes des Fêtes s'annoncent presque aussi bonnes que l'an dernier. «C'est du pareil au même, malgré la crise mondiale. Des détaillants pourront avoir des craintes, des appréhensions, mais ce sera quand même des Fêtes intéressantes. Pas d'euphorie cependant.»

Ce n'est «pas une grande surprise» pour Gaston Lafleur, mais «c'est toutefois moins pire qu'on l'a craint», selon Jean-François Grenier, directeur d'Altus Géocom, car les Fêtes s'annoncent moroses aux États-Unis, où déjà Circuit City fait faillite et où même Best Buy avise d'une secousse sismique.

La saison des Fêtes au Québec est sauvée par la hausse continue des prix de l'habitation, contrairement aux États-Unis et à l'Ouest canadien, par la bonne tenue du marché de l'emploi (malgré les licenciements dans le secteur forestier), par la baisse de l'essence et le dégonflement de la crise alimentaire, ajoutent MM. Lafleur et Grenier.

Par contre, «des détaillants du Québec souffrent de la crise du crédit et de la forte concurrence, préparent déjà des restructurations, des réductions du nombre et de la taille des magasins. Des projets commerciaux, comme Lac Mirabel et Griffintown sont retardés. On verra plus clair après les Fêtes», déclare le directeur d'Altus Géocom.

Presque toutes les données du sondage, réalisé du 21 octobre au 2 novembre auprès de 1002 personnes (marge d'erreur de 3,2 points de pourcentage), sont à la baisse, quoique modérée. Les achats des Fêtes s'annoncent un peu plus modestes le lendemain de Noël, plus ciblés (à six personnes au lieu de sept) et effectués plus près de la maison. Ainsi, les Québécois prévoient magasiner un peu moins au centre commercial et dans les grandes surfaces de la banlieue, mais un peu plus au centre-ville, pour acheter entre autres des cartes-cadeaux (41% comparativement à 37% en 2007).

Si le cinéma maison a été populaire l'an dernier, le lecteur DVD Blu-Ray (moins cher) prendrait la vedette cette année. Les bas de Noël seraient d'abord remplis de jouets, de livres, de vêtements et de CD, avant les appareils électroniques. Sears et La Baie, mais aussi Wal-Mart, Zellers et Canadian Tire font partie du circuit prévu des emplettes.

Près de la moitié des ménages (44%) vont scruter les circulaires, pour les rabais, soit deux fois plus que les catalogues (20%).

Près d'un ménage sur dix sautera Noël cette année, mais les autres (92%) prévoient des achats des Fêtes de 717$, comparativement à 733$ l'an dernier et à 780$ en 2006. Le Père Noël se montrera plus généreux pour les familles avec enfants (823$) que pour les couples (570$).

Enfin, sept ménages sur dix (71%) prévoient dépenser autant ou plus que l'année précédente, comparativement à 81% en 2007.

PRÉVISIONS DES DÉPENSES DES MÉNAGES QUÉBÉCOIS POUR NOËL2008: 644$

2007: 681$

2006: 711 $