Existe-t-il un système de gestion idéal? «Ça dépend de la dynamique familiale et des différences de revenus, répond Hélène Belleau. Je dirais que certains modes sont plus inégalitaires que d'autres, ont des conséquences plus importantes.»

Existe-t-il un système de gestion idéal? «Ça dépend de la dynamique familiale et des différences de revenus, répond Hélène Belleau. Je dirais que certains modes sont plus inégalitaires que d'autres, ont des conséquences plus importantes.»

Selon la planificatrice financière Lison Chèvrefils, coauteure de l'ouvrage Les bons comptes font les bons couples, une différence de revenu de l'ordre de 5000$ n'est pas significative. «Mais si l'écart est plus grand, soutient-elle, je n'ai jamais trouvé de système plus simple que le partage des dépenses au prorata des revenus.»

Elle suggère que chacun conserve son propre compte bancaire, et alimente, en proportion de ses revenus, le compte conjoint à partir duquel seront effectués les paiements communs. Des versements automatiques limiteront les transactions et les tracas.

Si elle partage cette vision, la conseillère budgétaire Lise Morin rappelle qu'au tout début d'une relation, les conjoints doivent se protéger en cas de séparation précoce. Le partage égal des dépenses est souvent alors le mode de gestion le plus approprié.

Néanmoins, en manière d'idéal, elle cite un couple de son entourage, qui a à son crédit 20 ans de vie commune et trois enfants. Au cours de cette période, chacun, à l'un ou l'autre moment, a travaillé à temps partiel. «Ils mettaient tout ensemble dans un compte commun et faisaient un budget assez rigoureux des dépenses familiales, y compris les vacances, narre Mme Morin. Ils incluaient les REER, parce qu'un seul des deux conjoints avait un fonds de pension et qu'ils avaient le souci de protéger celui qui n'en avait pas. S'il restait de l'argent à la fin de l'année, l'excédent était divisé en deux moitiés, dont chacun disposait à sa guise. Pour moi c'était le comble de l'équité.»

Pour la psychologue consultante Marie-Claude Lamarche, l'important est d'arriver à une solution commune en tenant compte des besoins de chacun. «Idéalement, chaque conjoint doit pouvoir conserver son identité et son pouvoir dans le couple», insiste-t-elle.

Difficile équilibre à maintenir lorsque l'écart entre les revenus est très large. Lors de ses consultations, elle a entendu à plus d'une reprise l'argument suivant: tu n'avais qu'à choisir une profession payante comme la mienne, c'est mon argent et je fais ce que je veux avec.

Elle propose une solution simple pour lancer la discussion: renverser les rôles. La personne qui touche les revenus les plus élevés doit se demander: «Si c'était l'inverse, est-ce que je me sentirais à l'aise?»