Le premier ministre japonais Taro Aso a annoncé jeudi un vaste plan de relance de 207 milliards d'euros pour aider la deuxième économie mondiale à faire face à la crise financière internationale.

Le premier ministre japonais Taro Aso a annoncé jeudi un vaste plan de relance de 207 milliards d'euros pour aider la deuxième économie mondiale à faire face à la crise financière internationale.

Ce plan de 26 900 milliards de yens (383 G$ CAN), qui inclut 5000 milliards de dépenses publiques, est le premier proposé par le chef du gouvernement japonais depuis son accession au pouvoir à la fin de septembre.

Il s'ajoute à celui de 1810 milliards de yens annoncé en août par son prédécesseur, Yasuo Fukuda, et adopté par le Parlement au début d'octobre.

La crise actuelle est «un événement qui ne se produit qu'une fois par siècle», a justifié M. Aso, 68 ans.

Le plan de relance prévoit des réductions d'impôts, des aides directes aux ménages, des allocations familiales, des allocations vieillesse ou encore des prêts aux petites entreprises, une aide pour les jeunes travailleurs précaires et une baisse des tarifs des autoroutes.

«Dans ce genre de situation, il est nécessaire de soulager l'insécurité que ressentent les gens. Nous ne devons pas avoir peur de cette violente tempête, et nous ne devons pas nous contenter de rester sans rien faire pendant que le typhon nous emporte», a déclaré M. Aso.

M. Aso, qui a toujours plaidé pour une relance par la dépense publique, a cependant précisé que les nouvelles mesures ne s'accompagneraient pas d'une émission de bons du Trésor afin d'éviter d'alourdir la dette publique du Japon, la plus élevée de tous les pays industrialisés.

Il a en outre indiqué qu'il plaiderait pour une réforme du système économique mondial lors du sommet du G20 à Washington le 15 novembre.

«Au sommet financier de Washington, je veux parler de coopération internationale dans la surveillance des institutions financières», a-t-il déclaré.

Interrogé sur l'imminence d'une dissolution de la Chambre des députés et la convocation d'élections anticipées, comme on lui en prête l'intention depuis son arrivée au pouvoir, le premier ministre a laissé entendre que l'heure n'était pas encore venue.

«Le moment de la dissolution dépendra de l'adoption ou non de la rallonge budgétaire au Parlement», a déclaré M. Aso, ajoutant: «Je déciderai en temps voulu».

«J'aimerais consulter le peuple après qu'il ait pu voir les résultats de ma politique», a-t-il poursuivi. «L'immense majorité des gens attache de l'importance aux mesures politiques, en particulier dans le domaine économique, plutôt qu'à la politique politicienne», a-t-il estimé.

Le Parti libéral démocrate, dont est issu M. Aso, est au pouvoir au Japon depuis 1955 quasiment sans interruption. Il comptait sur la popularité du nouveau premier ministre pour convoquer des législatives dans la foulée, mais les sondages décevants qui ont suivi son élection, combinés à l'aggravation de la crise financière mondiale, ont dissuadé les conservateurs du PLD de prendre le risque d'appeler les électeurs aux urnes.

Le principal parti d'opposition, le Parti démocrate du Japon (PDJ), qui a déjà remporté les élections sénatoriales à l'été 2007, fait pression sur le PLD pour qu'il organise des élections avant la date prévue de septembre 2009. Il a menacé de continuer sa politique d'obstruction au Parlement si M. Aso ne dissout par la Chambre basse.

Le prochain test sera la discussion du plan de relance de M. Aso au Parlement.