Le ralentissement économique soufflant sur l'économie canadienne vient de provoquer son premier déficit.

Le ralentissement économique soufflant sur l'économie canadienne vient de provoquer son premier déficit.

Hier, l'Ontario a annoncé qu'elle prévoyait un déficit de 500 millions de dollars cette année. En plus de ce déficit de 500 millions, la province -la première à présenter une mise à jour économique depuis la crise financière cet automne- a puisé 500 millions de plus dans son fonds d'urgence, qui est passé de 700 à 200 millions.

L'Ontario verra ses revenus diminuer de 918 millions cette année, notamment en raison des difficultés de l'industrie automobile et du secteur manufacturier. Ses dépenses augmenteront de 132 millions. L'écart avec les prévisions budgétaires dévoilées l'an dernier se chiffre à 1,05 milliard.

Devant une situation budgétaire aussi serrée, l'Ontario a choisi de retarder plusieurs de ses investissements en éducation et en santé, dont l'embauche de 9000 nouvelles infirmières.

«La réalité économique actuelle force les gouvernements du monde entier à réexaminer leurs dépenses dans un environnement où la seule certitude est l'incertitude», a dit le ministre des Finances de l'Ontario, Dwight Duncan, hier après-midi au cours d'un discours à l'Assemblée législative de l'Ontario.

Le Québec est confiant de ne pas voir ses finances tomber dans le rouge comme son voisin ontarien. Hier, la ministre québécoise des Finances, Monique Jérôme-Forget, a réitéré son intention de boucler ses deux prochains budgets sans faire de déficit. Québec n'a pas fait de déficit budgétaire depuis 1998. L'an dernier, le gouvernement québécois a dû puiser pour la première fois dans son fonds de réserve -une affaire de 200 millions- afin d'éviter un déficit budgétaire. «On me reproche des fois d'être proche de ma sacoche, dit la ministre Jérôme-Forget. Bien, je l'ai tellement été que j'ai des réserves importantes pour l'année 2009.»

Lors de sa mise à jour économique la semaine prochaine, le gouvernement Charest engagera des dépenses supplémentaires visant à aider l'économie québécoise à passer au travers la crise. Selon la ministre Jérôme-Forget, ces mesures ne représenteront pas un «big bang» mais bien des «petits ajouts pour corriger la situation».

«La demande intérieure au Québec est bonne, dit Monique Jérôme-Forget. Ce sont nos exportations qui sont problématiques en ce moment. Il va falloir qu'on surveille nos entreprises et voir quel est l'impact (de la crise économique américaine) au niveau des entreprises.»