L'industrie du plastique garde un fort potentiel et fait preuve de créativité, mais le secteur au Canada accuse tout à coup de la surcapacité et fait face à une consolidation douloureuse.

L'industrie du plastique garde un fort potentiel et fait preuve de créativité, mais le secteur au Canada accuse tout à coup de la surcapacité et fait face à une consolidation douloureuse.

Le Québec a réussi à maintenir 33 000 employés dans 838 entreprises avec des ventes de 5 milliards de dollars, malgré la croissance au ralenti, mais ce ne sera sans doute pas le cas en 2009, déclare à La Presse Affaires' le président du conseil de l'Association canadienne de l'industrie des plastiques (ACIP), Denis Cloutier.

Le même défi doit d'ailleurs être relevé partout au Canada où 130 000 personnes travaillent dans 3300 entreprises, avec des revenus de 50 milliards. Le plastique est la deuxième industrie du pays, note le président.

Les 3000 visiteurs et les 200 exposants d'Expoplast 2008, au Palais des congrès de Montréal, ont abondamment discuté de ces problèmes encore hier.

«Ce n'est pas 10% des entreprises du plastique qui sont à risque, estime Denis Cloutier, mais ce sera très dur pour les petites et les plus grandes vont recourir aux fusions et acquisitions.»

Profitant d'un huard à 65 cents US, les entreprises de plastique du pays ont investi dans leur croissance pour hausser leurs exportations aux États-Unis.

Aujourd'hui, ces firmes se retrouvent avec une surcapacité de production et dans une position concurrentielle difficile, explique Denis Cloutier, car l'économie américaine faiblit et la concurrence chinoise s'accroît.

Par ailleurs, la spirale des prix du pétrole, dont est tiré le plastique, a fait grimper les coûts des entreprises. Et la chute du baril, ces dernières semaines, ne compense pas car elle s'accompagne de la baisse du huard, ajoute Denis Cloutier. Le pétrole se vend en dollars américains.

«Certaines entreprises de plastique du Québec et du Canada se retrouvent déjà en très grande difficulté, sabrent les coûts partout et font tout pour se maintenir à flot, comme d'autres manufacturiers du pays» d'ailleurs, déclare le président. Avec la récession appréhendée, il faut en outre s'attendre à une vive concurrence sur les prix des produits en plastique, selon lui.

«L'industrie du plastique va passer au travers, car elle sait innover, mais des entreprises vont disparaître et d'autres vont fusionner au cours des 12 à 18 prochains mois», estime le président de l'ACIP.

Pour surmonter les obstacles, le plastique canadien mise sur le réseautage international et les missions à l'étranger. «L'ACIP encourage ça, pour démontrer tout ce qu'on peut faire et voir comment les autres font des affaires», dit-il. Le groupe a notamment organisé des missions en Chine, au Vietnam et en Allemagne.

Depuis 1970, l'ACIP travaille par ailleurs à la protection de l'environnement, dont le recyclage, et annoncera cette semaine de nouvelles mesures, avec le ministère de l'Environnement du Québec, dit-il.