La richesse des ménages américains a subi au premier trimestre sa pire dégringolade en plus de cinq ans.

La richesse des ménages américains a subi au premier trimestre sa pire dégringolade en plus de cinq ans.

Les emprunts ont diminué dans un contexte où la valeur des maisons et les marchés boursiers ont piqué du nez et où les prêteurs ont restreint le crédit, indiquent des données de la Réserve fédérale américaine - la Fed.

La valeur nette des ménages a diminué de 1700 milliards US par rapport aux trois mois précédents, deuxième baisse de suite et la plus forte depuis le troisième trimestre de 2002, d'après un rapport de la Fed publié hier. Les actifs liés aux biens immobiliers ont chuté de 328,9 milliards US, un sommet depuis que les données ont commencé à être colligées en 1952.

Un autre rapport publié hier indiquait en outre que le nombre de maisons saisies au dernier trimestre a augmenté au niveau le plus élevé en près de trois décennies, ce qui indique que la baisse de la valeur des maisons et l'accès réduit aux prêts font mal aux propriétaires. Une baisse des dépenses de consommation, qui forment les deux tiers de l'économie américaine, menace de pousser les États-Unis en récession.

«Les ménages continuent de faire face à des conditions difficiles, y compris une baisse des prix des maisons, un marché de l'emploi moins actif, un resserrement du crédit et des prix de l'énergie plus élevés», constatait cette semaine dans un discours Ben S. Bernanke, le président de la Fed.

«Tant que le marché immobilier, et en particulier les prix des maisons, ne montrera pas de signes plus évidents de stabilisation, les risques affectant la croissance demeureront», avait-il ajouté.

Au premier trimestre de cette année, la valeur nette des propriétaires exprimée en pourcentage de leurs biens immobiliers totaux a chuté à 46,2% aux États-Unis, le plus bas niveau depuis que les données trimestrielles ont commencé à être recueillies en 1951, comparativement à 48,9% au cours du trimestre précédent.

Les calculs de la Fed se fondent sur un indice des prix des maisons publié par le Office of Federal Housing Enterprise Oversight. Si la banque centrale américaine avait utilisé une mesure mise au point par S&P/Case-Shiller, la baisse de la valeur nette aurait probablement été encore plus marquée.

La diminution de la valeur nette des biens immobiliers des ménages américains d'octobre à décembre derniers a fait suite à une baisse d'environ 530 milliards US au cours des trois mois précédents. Les emprunts hypothécaires effectués par des ménages ont augmenté de 3% à un rythme annuel, plus faible progression depuis 1970.

Les emprunts totaux effectués par les consommateurs, les entreprises et les organismes gouvernementaux ont crû à un taux annuel de 6,5% au cours du dernier trimestre comparativement à une progression de 7,5% au cours du trimestre précédents. Chaque catégorie a accusé une baisse, sauf les emprunts des entités du gouvernement fédéral américain.