Meredith Whitney, dont la recommandation à la baisse touchant le titre de Citigroup a contribué à provoquer une diminution de capitalisation boursière de 369 milliards US aux États-Unis, affirme qu'elle a été la seule analyste de Wall Street à avoir eu l'audace de dire que la banque américaine pourrait diminuer son dividende.

Meredith Whitney, dont la recommandation à la baisse touchant le titre de Citigroup a contribué à provoquer une diminution de capitalisation boursière de 369 milliards US aux États-Unis, affirme qu'elle a été la seule analyste de Wall Street à avoir eu l'audace de dire que la banque américaine pourrait diminuer son dividende.

«Personne n'a eu le cran de mettre par écrit ce que j'ai écrit», lance Mme Whitney, 37 ans, une analyste de CIBC World Markets.

Selon elle, Citigroup, la plus importante banque américaine, pourrait devoir réduire ses paiements de dividende pour rétablir sa situation financière.

Mme Whitney a tout de même accusé du retard sur Mike Mayo, de Deutsche Bank, et sur deux autres analystes qui ont conseillé de vendre les actions de Citigroup après que la banque new-yorkaise eut fait état, il y a deux semaines, d'une chute de 57% de ses bénéfices au troisième trimestre.

Mais personne n'a eu un impact aussi marqué que Mme Whitney, laquelle affirme qu'un nombre trop grand d'acquisitions et le coussin le plus mince «depuis des décennies» pour faire face à d'éventuelles pertes augmentent le risque de posséder le titre de la banque.

Sa recommandation a déclenché la pire dégringolade de l'action de Citigroup [[|ticker sym='C'|]] depuis septembre 2002.

Mais le marché boursier américain dans son ensemble a également subi une correction, l'indice Standard & Poor's 500 perdant 2,6%, sa pire baisse en deux mois.

Michael Hanretta, le porte-parole de Citigroup, a dit ne pas pouvoir commenter d'éventuels changements dans la politique de versement de dividendes.

Le responsable: le PDG

Comme M. Mayo, Mme Whitney impute les difficultés de Citigroup à son PDG, Charles Prince.

«Pas de doute, il doit quitter», affirme Mme Whitney, qui travaille à New York et qui a déjà été à l'emploi de Wachovia Securities Inc.

«Ils doivent restaurer les niveaux de capitaux, dit-elle. Ils doivent investir en masse dans la technologie. Leurs bénéfices ne croissent pas, leurs revenus stagnent.»

Jeudi, le titre de Citigroup a perdu 2,85 $ US, ou 6,9%, à 38,51 $ US, son plus bas niveau depuis mai 2003. Selon Mme Whitney, le prix de l'action de Citigroup se dirige vers les 30 $ US.

Mme Whitney, dont le mari est John «Bradshaw» Layfield, un ancien lutteur champion de World Wrestling Entertainment et auteur de Have More Money Now: A Common Sense Approach to Financial Management, est une diplômée de Brown University, à Providence, au Rhode Island.

Sa recommandation d'acheter le titre de Goldman Sachs Group, de New York, en mars 2006, avait été suivie d'un bond de 70% du prix de l'action.

Le 19 juillet dernier, elle révisait à la hausse sa recommandation touchant le titre de JPMorgan Chase & Co. Depuis lors, cette action a été dévaluée de 9,3%.

D'autres investisseurs et analystes soutiennent que Mme Whitney se trompe en déclarant que Citigroup doit réduire ses paiements de dividende.

Ainsi, David Hilder, un analyste de Bear Stearns & Co., écrit dans une note que «les inquiétudes concernant la position du capital de Citigroup et sa politique de dividende soulevées par un concurrent sont exagérées».

Selon lui, l'action de Citigroup pourrait grimper à 58$US d'ici la fin de la prochaine année.

Pour sa part, Anton Schutz, qui gère des actifs de 270 M$ US à titre de président de Mendon Capital Advisors, à Rochester, dans l'État de New York, estime que Citigroup dispose de trop de liquidités pour sabrer son dividende.