Exaspérés de prier en vain Bell et Vidéotron de s'intéresser à eux, les citoyens de Très-Saint-Rédempteur, dans la MRC de Vaudreuil-Soulanges, se sont bricolé un réseau internet haute vitesse qui s'avère être une bonne affaire pour tout le monde.

Exaspérés de prier en vain Bell et Vidéotron de s'intéresser à eux, les citoyens de Très-Saint-Rédempteur, dans la MRC de Vaudreuil-Soulanges, se sont bricolé un réseau internet haute vitesse qui s'avère être une bonne affaire pour tout le monde.

Depuis sa mise en service en 2006, la population du village a augmenté de 22%. «C'est en grande partie à cause de l'internet haute vitesse», assure le maire Jean Lalonde.

Dans ce village de 1000 habitants, la municipalité délivrait habituellement 15 permis de construction par année. Depuis 2006, ce nombre a doublé.

Le maire explique que 70% des nouveaux venus voulaient avoir la possibilité de travailler à la maison, ce que ne permet généralement pas le service internet par téléphone, trop lent.

Les requêtes adressées aux entreprises de télécommunications n'ont rien donné. Ni Bell, ni Vidéotron, ni Cogeco n'ont jugé rentable de desservir le village.

Très-Saint-Rédempteur n'est pas pourtant pas une communauté isolée. Le village est situé à 9 kilomètres de Rigaud. Selon le maire Lalonde, qui travaille à Montréal, il faut rouler à peine 35 minutes pour se rendre dans l'île.

Des citoyens ont pris l'initiative. Avec le soutien de la municipalité, ils ont formé une coopérative qui s'est chargée de brancher les laissés pour compte de l'entreprise privée. La coopérative a emprunté 300 000$, soit 90% des coûts du réseau. Le reste est venu de subvention et de dons de l'entreprise privée.

Des tours de transmission de micro-ondes ont été érigées et tous ceux qui le souhaitaient ont pu obtenir l'internet sans fil à haute vitesse.

La coopérative compte aujourd'hui 250 membres qui paient 39,95$ par mois pour avoir accès à l'internet haute vitesse. «On sera rentables au printemps», dit son président, Benoit Guichard.

Avec ses surplus, la coopérative pourrait réduire le tarif mensuel ou utiliser l'argent pour financer d'autres projets communautaires. La décision sera prise par l'assemblée générale, ajoute Benoit Guichard.

Une ovation

À Nouvelle, en Gaspésie, c'est la municipalité qui a pris la responsabilité de brancher ses citoyens à la haute vitesse.

«C'est rare qu'une municipalité reçoive une ovation de ses citoyens, mais on en a eu une lors de l'annonce du projet, en 2007», se rappelle le directeur général, Daniel Bujold.

La municipalité a emprunté l'argent nécessaire pour monter un réseau qui devait brancher 150 foyers et commerces. Le coût: 130 000$ et 50 000$ par année pour l'achat de la bande passante à Telus et le service technique.

Le projet a eu plus de succès que prévu. Il y aujourd'hui plus de 300 abonnés au réseau municipal de Nouvelle, qui paient le coût du réseau par une partie infime de leurs taxes municipales.

Des frais de 50$ par année pour une résidence et 150$ par année pour un commerce sont exigés pour payer les services d'entretien et de service technique.

Pour Daniel Bujold, il ne fait aucun doute que l'internet à haute vitesse est un service essentiel. «C'est aussi important qu'un réseau d'eau et d'égout», illustre-t-il.