La récession qui frappera le Canada l'an prochain sera plus que technique. Elle paraît cependant moins profonde que celle dans laquelle les États-Unis sont déjà bien engagés.

La récession qui frappera le Canada l'an prochain sera plus que technique. Elle paraît cependant moins profonde que celle dans laquelle les États-Unis sont déjà bien engagés.

Selon les données révisées de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la croissance de l'économie canadienne sera limitée à seulement 0,5% cette année. L'an prochain, l'organisme qui regroupe les 30 économies les plus avancées prévoit une décroissance de 0,5%. L'expansion sera faiblement de retour en 2010, au rythme de 2,1%.

«Le repli de l'activité économique qui a débuté en 2007 continue de s'amplifier, juge l'organisme basé à Paris. La nette dégradation de la situation sur les marchés financiers mondiaux, l'atonie généralisée de l'économie des États-Unis et la baisse des prix des produits de base accentuent le fléchissement des exportations et pèsent sur les dépenses intérieures.»

C'est la troisième fois que l'OCDE réduit ses prévisions cette année. En juin, elle évaluait l'expansion canadienne à 1,2% cette année. En septembre, elle l'avait ramené à 0,8% seulement. À l'époque, elle devait prendre acte des deux premiers trimestres médiocres qu'avait connus le Canada.

L'OCDE prévoit aussi que «le solde des administrations publiques devrait devenir déficitaire en 2009 et le rester en 2010». Cela signifie qu'Ottawa ne sera pas seul à connaître des budgets non équilibrés.

Seule note positive, l'OCDE note que le secteur bancaire et l'immobilier résidentiel se portent relativement bien.

Il s'agit néanmoins des perspectives les plus sombres de l'avenir immédiat de l'économie canadienne à ce jour brossées par une grande institution.

Le 23 octobre, la Banque du Canada avait révisé elle aussi à la baisse son scénario en ramenant l'expansion à 0,6% pour cette année et l'an prochain avant un nouvel élan de 3,4% en 2010.

Lundi, Desjardins faisait de même en misant aussi sur une croissance de 0,6% cette année, mais avec une légère décroissance de 0,3% pour l'an prochain. À cette hauteur, deux trimestres de décroissance d'affilée lui paraissent inévitables.