Confrontées à l'augmentation des prix et à la dévaluation de leurs investissements, beaucoup de personnes âgées qui vivent sur des revenus fixes accumulent désormais des dettes alors qu'elles tentent de boucler leurs fins de mois, affirment certains experts de l'industrie.

Confrontées à l'augmentation des prix et à la dévaluation de leurs investissements, beaucoup de personnes âgées qui vivent sur des revenus fixes accumulent désormais des dettes alors qu'elles tentent de boucler leurs fins de mois, affirment certains experts de l'industrie.

«Les personnes âgées représentent notre nouveau problème lorsqu'il est question d'endettement», a affirmé Laurie Campbell, la directrice exécutive de Credit Canada, une agence de consultation sur le crédit basée à Toronto.

Elle affirme que le nombre de personnes âgées cherchant de l'aide auprès de l'agence a augmenté au cours des quatre ou cinq dernières années. Et celles âgées de 60 ans et plus représentent désormais environ 10 pour cent de la clientèle.

Entraînés par des dépenses quotidiennes et l'achat de biens de consommation durables, les ménages ont vu leurs dettes augmenter de 4,7 pour cent annuellement et atteindre la somme record de 1 trillion $ en 2006 ou l'équivalent de 31 000$ par Canadien, si l'on se fie à l'Association des comptables généraux accrédités du Canada.

Les Canadiens les plus âgés, particulièrement ceux qui ont vécu la Grande Dépression, ont longtemps été perçus comme des consommateurs plus conservateurs et des épargnants plus prolifiques. Pour plusieurs, c'est toujours le cas.

Mais ils sont de plus en plus nombreux à utiliser leurs cartes de crédit pour pallier une perte de revenu ou pour compenser pour les coûts de leur retraite qu'ils ont mal estimés, a affirmé Mme Campbell lors d'un entretien. Plusieurs gâtent trop leurs enfants malgré leur situation financière précaire, a-t-elle ajouté.

Elle affirme que cela crève le coeur de voir des Canadiens plus âgés qui ont été attirés par le marché et qui ont placé leur argent dans des investissements risqués, mais qui ne l'ont pas retiré au moment où le marché a tourné au vinaigre.

Les plus durement touchés sont ceux qui sont sur le point de prendre leur retraite.

«Si vous êtes en ce moment sur le point de prendre votre retraite et que votre unique source de revenus pour la retraite est vos fonds mutuels, vous avez aujourd'hui 20 à 30 pour cent moins d'argent que vous en aviez il y a trois semaine ou encore, la semaine dernière», a affirmé Paul Salewski, le vice-président principal de Dolye Salewski, une agence de consultation financière sur le crédit et l'endettement basée à Ottawa.

Plusieurs des stratégies pour réduire l'endettement sont les mêmes peu importe l'âge de la personne. La clé est de dépenser en se fixant un budget.

Les personnes âgées dont les maisons ont été payées en totalité ont la possibilité de retirer un prêt sur la valeur nette de leur maison ou d'inverser un prêt hypothécaire résidentiel. Toutefois, la crise financière limite ces options puisque les banques sont moins disposées à offrir ces prêts, particulièrement parce que la valeur des maisons a dégringolé.

Il ne faut pas prendre cette étape à la légère, met en garde M. Salewski, puisque les intérêts continuent de s'accumuler avec ces prêts et devraient éventuellement être remboursés.

Ceux qui ont une assurance-vie entière peuvent emprunter sur la valeur de leur investissement, mais cela signifie qu'il en restera moins en léguer en héritage.

En plus de réduire leurs dépenses, les personnes endettées peuvent ajouter à leurs revenus en cherchant du travail à temps partiel.

La solution pour se sortir de l'endettement, peu importe son âge, demeure toutefois de rester honnête envers soi-même et de chercher de l'aide au besoin, croient des conseillers en crédit.