Alors que Mecachrome International (T.MCH) traverse une sérieuse zone de turbulences, son fondateur, Gérard Casella, passe les commandes à un spécialiste de la réorganisation d'entreprises.

Alors que Mecachrome International [[|ticker sym='T.MCH'|]] traverse une sérieuse zone de turbulences, son fondateur, Gérard Casella, passe les commandes à un spécialiste de la réorganisation d'entreprises.

Mecachrome reporte également la divulgation des résultats du troisième trimestre, initialement prévue pour aujourd'hui, afin d'avoir «suffisamment de temps» pour compléter leur préparation et leur révision.

L'action de Mecachrome, qui n'a pratiquement pas cessé de perdre de l'altitude depuis son entrée en Bourse, à 14$ il y a un peu plus d'un an, a effectué un nouveau piqué hier: le titre a perdu 12,5% de sa valeur pour clôturer à 17,5 cents à la Bourse de Toronto.

Le conseil d'administration de Mecachrome a annoncé hier la nomination de M. Christian Jacqmin au poste de président et chef de la direction du manufacturier de composants pour l'industrie aéronautique. M. Jacqmin a été président et chef de la direction d'une entreprise belge également active dans le domaine de l'aéronautique, le Groupe Sonaca, de 1995 à 2008.

M. Casella perd non seulement son poste de président et chef de la direction, mais aussi celui de président du conseil d'administration. Son fils Arnaud perd également son poste de président de Mecachrome France. Son autre fils, Guillaume, avait quitté précipitamment la présidence de Mecachrome International en juillet dernier pour «poursuivre d'autres intérêts en Europe».

Un porte-parole de Mecachrome, Jean-François Villion, a affirmé que les Casella avaient approuvé ces derniers changements à la tête de l'entreprise. Avec 31,6% des actions, la famille Casella contrôle 82,2% des droits de vote de Mecachrome. Gérard Casella demeure également membre du conseil d'administration.

«Lorsqu'on est un bâtisseur d'entreprise et qu'on a vécu dans un certain environnement, quand celui-ci change radicalement, on éprouve peut-être le besoin d'aller chercher quelqu'un qui est familier avec ces conditions-là, a déclaré M. Villion. M. Jacqmin a fait ses preuves dans des opérations de même type dans le passé.»

M. Jacqmin a effectivement sauvé Sonaca de la faillite et a été lui chercher des clients d'envergure, comme Airbus et Embraer. Mais dernièrement, la situation de l'entreprise s'est détériorée à nouveau et M. Jacqmin a présenté sa démission le premier septembre dernier.

L'analyste Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, a bien accueilli ces changements à la haute direction, mais il a rappelé que Mecachrome continuait à faire face à d'importants défis.

Plusieurs facteurs ont eu un impact négatif sur l'entreprise, à commencer par les délais qui ont caractérisé les programmes de l'Airbus A380, l'Airbus A400 M et le Boeing 787 et la dégradation de l'économie en général. Le ralentissement de l'industrie automobile a également eu des conséquences sur l'entreprise, puisque celle-ci fabrique des composants de moteurs de voitures haut de gamme et des moteurs de voitures de course.

Au deuxième trimestre, l'entreprise avait enregistré une perte nette de 4,9 millions d'euros (7,7 millions CAN), comparativement à un bénéfice net de 1,4 million d'euros (2,2 millions CAN) pour la même période de l'exercice précédent.

Benoît Poirier a considéré que le report de la divulgation des résultats du troisième trimestre constituait un développement négatif.

M. Villion a soutenu qu'il était normal de vouloir s'assurer de l'exactitude des résultats, compte tenu du changement de direction.

«Nous avons décidé de faire un examen de fonds en comble pour s'assurer qu'il s'agissait des bons résultats», a-t-il déclaré.