Intensification de la crise financière, graves tensions sur les marchés, récession mondiale - légère toutefois -, la Banque du Canada dresse un portrait sombre dans son rapport sur la politique monétaire dévoilé jeudi.

Intensification de la crise financière, graves tensions sur les marchés, récession mondiale - légère toutefois -, la Banque du Canada dresse un portrait sombre dans son rapport sur la politique monétaire dévoilé jeudi.

Selon l'institution, ces grands facteurs mondiaux ont un impact marqué sur l'économie canadienne. Si bien que la Banque du Canada prévoit que la croissance de l'économie sera «anémique» jusqu'à la fin du premier trimestre de 2009. Elle ne parle toutefois pas de récession au pays.

Dans l'ensemble, la Banque projette une croissance annuelle moyenne du PIB réel de 0,6 % en 2008 et 2009 et de 3,4 % en 2010.

La Banque du Canada affirme que la situation s'est dégradée depuis la mise à jour du rapport sur la politique monétaire de juillet. Elle dresse donc une liste noire de facteurs qui influencent négativement la croissance canadienne.

Selon elle, l'intensification de la crise financière internationale, les perspectives d'une légère récession mondiale et le prix en baisse de nombreux produits de base ont un impact direct sur l'économie au pays.

L'amélioration viendra donc à partir de 2009 alors que la croissance va s'améliorer progressivement et pourra même dépasser celle du potentiel pour l'année 2010 à la faveur notamment de l'amélioration des conditions de crédit et des effets retardés des mesures de politique monétaire.

La dépréciation importante du dollar canadien survenue dans les derniers jours va contribuer à compenser «les effets de l'affaiblissement de la demande mondiale et du recul des cours des produits de base».

La Banque du Canada rappelle que les grandes économies ont annoncé des mesures extraordinaires visant à stabiliser leur système financier. Selon l'institution, ces initiatives joueront un rôle prépondérant dans le rétablissement des flux de crédit, ce qui va permettre à soutenir la croissance économique mondiale.

«L'économie du Canada et son système financier robuste profiteront directement de ces actions», écrit la Banque.

Le 21 octobre, la Banque du Canada a abaissé de 25 points de base son taux directeur, qu'elle avait déjà réduit de 50 points de base, le 8 octobre, dans le cadre d'une action concertée d'autres grandes banques centrales.

La Banque souligne également qu'à la lumière des nouvelles perspectives, elle devra probablement encore augmenter le degré de détente monétaire pour atteindre la cible d'inflation de 2 % à moyen terme.