Malgré la baisse de 9% du secteur résidentiel, l'activité va augmenter de 3% dans la construction en 2008, comparativement à la hausse de 1% en 2007 et au recul de 2% en 2006.

Malgré la baisse de 9% du secteur résidentiel, l'activité va augmenter de 3% dans la construction en 2008, comparativement à la hausse de 1% en 2007 et au recul de 2% en 2006.

Pendant que les secteurs forestier et manufacturier font des chômeurs, la construction devra trouver et former 14 000 nouveaux travailleurs par année d'ici 2011, souligne le président-directeur général de la Commission de la construction du Québec (CCQ), André Ménard, après la conférence Perspectives 2008 de l'organisme.

C'est tout un défi, dit le PDG, mais un beau virage à négocier pour la CCQ, ajoute le ministre du Travail, David Whissell.

La construction ne souffrira donc pas trop de la vigueur du dollar canadien, qui nuit aux exportations, ni de la crise des hypothèques à risque et du papier commercial, ni de l'endettement de plus en plus élevé des familles.

Investissements du secteur public

Par contre, pas moins de 70% de l'activité de la construction non résidentielle sera générée par des investissements du secteur public en 2008, comparativement à 60% d'habitude, indique David Whissell, et à 65% cette année, selon Louis Delagrave, économiste principal de la CCQ.

Il faut refaire des infrastructures et des routes, construire des hôpitaux et des écoles et investir dans l'énergie électrique, déclare le ministre Whissell.

D'ici cinq ans, Québec va ainsi investir 30 milliards dans l'éducation, la santé et les infrastructures et d'ici 10 ans, il faut miser 31 milliards dans l'énergie.

Après un déclin de 16% cette année, la construction industrielle connaîtra même une hausse de 12% de son activité en 2008.

En fait, à l'exception du résidentiel (-9%), tous les secteurs de la construction tourneront plus rondement l'an prochain, soit notamment ceux du génie civil et de la voirie (+12%) et ceux de l'institutionnel et du commercial (+2%).

Malgré une saturation croissante du marché, les promoteurs prévoient encore la construction et la rénovation de nombreux magasins et centres commerciaux, souligne Jean-François Grenier, président de Groupe Géocom Recherche.

Il faudra construire trois millions de pieds carrés de magasins dans le quartier Griffintown, à la Carrière Saint-Michel et au projet Lac-Mirabel, dit-il.

Cela se compare cependant à l'ajout de 18,6 millions de pieds carrés de locaux commerciaux aménagés entre 1998 et 2006.

Aux États-Unis, chaque client dispose de 19,8 pieds carrés de locaux de magasin, comparativement à 15,3 pieds dans la région de Montréal, rappelle M. Grenier.

Sept des 10 régions du Québec profiteront d'une croissance de l'activité de la construction, dont Montréal (+5%), Québec (+5%) et l'Outaouais (+10%). Par contre, la Mauricie-Bois-Francs vivra un déclin des chantiers (-10%), de même que l'Estrie et le Saguenay-Lac-Saint-Jean (-5%).

De 123,5 millions en 2006, le nombre d'heures travaillées dans la construction passera ainsi à 124,5 millions cette année et à 128 millions l'an prochain. Même le marché des immeubles de bureaux va connaître une remontée.

L'industriel pourra compter sur des projets dans les mines, la pétrochimie et l'aluminium.

L'activité devrait croître encore au cours des prochaines années et les travailleurs de la construction pourraient ainsi compter sur 140 millions d'heures en 2011, déclare André Ménard.

Si la construction emploie 134 000 travailleurs, elle devra ainsi en compter près de 150 000 à la fin de 2011, souligne le président de la CCQ.

Seulement en 2008, il faudra remplacer 10 000 travailleurs qui prendront leur retraite et en trouver 4000 autres pour soutenir la croissance de la construction, dit David Whissell.