Le conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale (Fed) «va continuer de surveiller de près les investissements minoritaires dans les organisations bancaires afin de s'assurer que ces investisseurs n'exercent pas en fait une influence de contrôle sur la direction ou la politique des organisations bancaires dans lesquelles ils investissent», indique son communiqué.

Le conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale (Fed) «va continuer de surveiller de près les investissements minoritaires dans les organisations bancaires afin de s'assurer que ces investisseurs n'exercent pas en fait une influence de contrôle sur la direction ou la politique des organisations bancaires dans lesquelles ils investissent», indique son communiqué.

Cet avertissement est publié le jour même où la banque japonaise Mitsubishi UFJ annonçait qu'elle pourrait prendre jusqu'à 20% du capital de la banque d'affaires Morgan Stanley, en butte à la défiance des marchés.

«Le Conseil continue aussi de faire le point sur sa politique en la matière et la modifiera si besoin est», ajoute la Fed dans ce texte intitulé «instructions générales sur les investissements capitalistiques dans les banques et les holdings bancaires».

Mitsubishi UFJ a manifesté lundi son intention de voler au secours de Morgan Stanley, qui a renoncé dimanche, comme sa concurrente Goldman Sachs, à son statut de banque d'affaires pour pouvoir bénéficier des financements de la Fed.

Le groupe japonais a indiqué avoir signé avec la banque américaine une lettre d'intention non contraignante en vue d'acquérir entre 10% et 20% de son capital, dans le but de former «une alliance stratégique mondiale».

Ébranlés par la crise des crédits immobiliers à risques, plusieurs grands noms de la banque américains avaient déjà, avant Morgan Stanley, dû faire appel à des investisseurs étrangers pour se renflouer.

Fin 2007, le fonds souverain d'Abou Dhabi avait ainsi investi 7,5 milliards de dollars dans Citigroup, pour en devenir le premier actionnaire, avec 4,9% du capital.

Le fonds d'investissement public de Singapour Temasek et son homologue chinois CIC lui avaient emboîté le pas en injectant 5 milliards de dollars chacun, le premier dans la banque Merrill Lynch, le second dans sa concurrente Morgan Stanley.

Lors de nouveaux appels au marché en janvier, Citigroup avait vendu 4% de son capital à un autre fonds souverain de Singapour, GIC, au cours d'une opération lui ayant permis de lever au total 12,5 milliards de dollars. Merrill Lynch avait obtenu de son côté 6,6 milliards auprès d'un fonds public sud-coréen, d'un autre du Koweït, et de la banque japonaise Mizuho.

La plupart de ces investissements étaient structurés de manière telle que l'investisseur étranger détienne moins de 10% du capital de la société américaine, seuil à partir duquel des autorisations administratives sont nécessaires.