La plus grosse banque allemande Deutsche Bank a annoncé jeudi avoir vu fondre au deuxième trimestre ses bénéfices à cause de la crise financière, mais des gains exceptionnels lui ont permis de dépasser les attentes des analystes.

La plus grosse banque allemande Deutsche Bank a annoncé jeudi avoir vu fondre au deuxième trimestre ses bénéfices à cause de la crise financière, mais des gains exceptionnels lui ont permis de dépasser les attentes des analystes.

Le bénéfice net a reculé de 63% sur un an à 649 millions d'euros (1,04 G$ CAN), là où les analystes interrogés par DowJones Newswires tablaient sur 426 millions.

Le bénéfice imposable a baissé de 76% à 642 millions.

La banque a bénéficié notamment d'un gain d'impôt et d'une réduction de son portefeuille d'actions. Elle a réduit la participation dans le bancassureur Allianz et le constructeur automobile Daimler (ce qui lui a rapporté 145 millions avant impôts) et a vendu celle dans le groupe de téléphonie Arcor (gain de 96 millions).

Elle a également réduit ses coûts, ce qui s'est traduit par une baisse des primes pour ses banquiers. Deutsche Bank a en revanche continué à embaucher, près de 2000 personnes sur le trimestre.

Elle avait déjà fait savoir au début de juillet qu'elle comptait dégager un bénéfice au deuxième trimestre et qu'elle n'avait pas besoin d'un apport de capital.

Les dépréciations plus grandes que prévu

L'institut de Francfort a souffert de la crise financière, qui l'a obligé à passer des dépréciations d'actifs de 2,3 milliards d'euros (3,67 G$ CAN), après 2,7 milliards au premier trimestre. Les analystes n'attendaient que 1,5 milliard.

Ces dépréciations ont touché aussi bien ses titres adossés à des prêts immobiliers que d'autres positions, dont celles liées aux assureurs dits «monoline».

Du coup, les revenus de sa division de banque d'affaires et d'investissement (CIB) ont été divisés par plus de deux à 2,9 milliards.

Sans compter que la mauvaise situation sur les marchés a entraîné un recul des transactions et par conséquent une baisse de ses revenus dans d'autres secteurs d'activité.

Deutsche Bank a, en revanche, profité de revenus stables dans ses activités liées à la clientèle privée (PCAM), en baisse de seulement 8% sur un an à 962 millions.

«En ce qui concerne le deuxième semestre 2008, nous restons prudents», indique le patron de Deutsche Bank Josef Ackermann, cité dans le communiqué. La banque a continué à réduire son exposition à des produits à risque.

Elle avait renoncé au printemps à toute prévision chiffrée à cause de la tourmente financière. Elle tablait auparavant sur un bénéfice imposable de 8,4 milliards d'euros.

Deutsche Bank reste toutefois prête à réaliser des «acquisitions judicieuses», selon son patron, alors que le secteur bancaire allemand est en pleine restructuration. Elle était sur les rangs pour Citibank, finalement rachetée par le français Crédit Mutuel, et a déjà fait part de son intérêt pour la vente postale Postbank.

«Nous examinons toutes les possibilités de renforcer nos activités qui génèrent des activités stables», a confirmé le directeur financier, Anthony di Iorio, lors d'une conférence téléphonique d'analystes, sans plus de détails.