Les dépenses liées à l'entretien d'une maison en Floride sont loin d'être coulées dans le béton. Impôt foncier, assurances, charges de copropriété D'une année à l'autre, la facture totale peut varier du simple au double.

Les dépenses liées à l'entretien d'une maison en Floride sont loin d'être coulées dans le béton. Impôt foncier, assurances, charges de copropriété D'une année à l'autre, la facture totale peut varier du simple au double.

Comme tous les propriétaires, Daniel Dion a dû faire face à d'importantes augmentations depuis qu'il a acheté son appartement à Fort Lauderdale, en 2005. Un pied-à-terre à quelques pas de l'océan que le Québécois de 44 ans se réserve pour sa retraite.

L'essor fulgurant du marché immobilier, durant la première moitié des années 2000, a fait exploser la valeur des maisons. Les Américains sont à l'abri des hausses subites de l'impôt foncier sur leur résidence principale. Mais ce n'est pas le cas pour les propriétaires de résidences secondaires, qu'ils soient Américains ou étrangers.

Tous ont écopé d'énormes hausses. Par exemple, M. Dion a vu l'évaluation de son appartement passer de 75 000 $ US à 150 000 $ US. Son impôt foncier a bondi de 1800 $ US à 3200 $ US en une seule année.

Ce n'est pas tout. L'année 2005 a été difficile. Deux ouragans dévastateurs, Katrina et Wilma, ont causé des dégâts majeurs. Il s'en est suivi de nombreux assessments, des factures ponctuelles que les copropriétaires doivent se partager pour refaire le toit, couper des arbres, repeindre

Nombreux sont ceux qui ont dû allonger des milliers de dollars. M. Dion, lui, a eu de la chance. Son immeuble n'a pas subi de dommages.

Mais peu importe, la compagnie d'assurances, échaudée, a décidé de réduire ses risques en Floride. L'année suivante, elle a carrément refusé d'assurer l'immeuble de M. Dion.

«Les copropriétaires ont été obligés de soumissionner», raconte M. Dion. Au bout du compte, la prime d'assurance qui couvre les parties communes de l'immeuble a augmenté de 9000 à 17 000 $ US.

Cette hausse s'est répercutée sur les charges mensuelles, qui sont passées de 250 $ US en 2005, à 375 $ US en 2007. Cela représente 1500 $ US de plus par année.

Un bond de 60%... sans compter l'hypothèque

En fait, comme le démontre un autre exemple présenté dans notre tableau, les dépenses annuelles pour un condo typique, payé 190 000 $ il y a deux ans, ont bondi de près de 60% en une seule année.

De quoi étouffer les propriétaires qui avaient un budget serré.

Et ces chiffres ne tiennent pas compte de l'hypothèque, l'élément qui a justement déclenché la crise de l'immobilier.

Actuellement, les taux d'intérêt, aux États-Unis, oscillent autour de 6,5% pour une hypothèque de cinq ans. C'est environ 1% de plus qu'en 2005.

Mais ce n'est rien quand on songe à la surprise qu'ont eue tous ceux qui ont contracté une hypothèque "exotique".

Par exemple, bien des prêteurs annonçaient en gros caractères des paiements hypothécaires à 1% d'intérêt. Mais, en réalité, le taux s'élevait à 6%. Les 5% que le client ne payait pas s'ajoutaient simplement au capital à rembourser

Toutefois, les filiales des banques canadiennes en sol américain n'ont pas trempé dans ces produits hypothécaires.

Généralement, elles exigent au moins 20% de mise de fonds. De toute façon, les Canadiens qui achètent une résidence secondaire en Floride sont souvent plus à l'aise.

«Beaucoup paient comptant et on ne les voit jamais», dit Rosaline Cyr, présidente de NatBank, la filiale de la Banque Nationale en Floride.

Ceux qui contractent une hypothèque versent une mise de fonds de 40% en moyenne. On est loin des hypothèques à risque (subprime) qui permettaient d'emprunter jusqu'à 100% de la valeur de la maison et même plus.