Les reventes de logements ont plus progressé que prévu en juillet aux États-Unis, mais les stocks ont eux aussi augmenté pour atteindre un niveau record, ce qui laisse prévoir une résorption lente de la crise de l'immobilier.

Les reventes de logements ont plus progressé que prévu en juillet aux États-Unis, mais les stocks ont eux aussi augmenté pour atteindre un niveau record, ce qui laisse prévoir une résorption lente de la crise de l'immobilier.

Les ventes de logements anciens ont progressé de 3,1% en juillet par rapport à juin pour s'établir à 5 millions à un rythme annuel), a indiqué lundi le groupement national des agents immobiliers (NAR). C'est une bonne surprise pour les analystes qui tablaient sur 4,90 millions de transactions.

Les chiffres du mois précédent ont été très légèrement révisés à 4,86 millions d'unités au lieu de 4,85 annoncé initialement.

Les analystes ont cependant pris cette nette hausse avec prudence.

Elle «reflète vraisemblablement une augmentation des ventes de logements saisis à des prix très bas, plus qu'une accélération sur le marché normal des particuliers», a souligné Ian Shepherdson de High Frequency Economics.

«Il faudra encore du temps avant qu'une véritable amélioration se dessine. Les prix vont continuer à baisser», a-t-il ajouté.

Les chiffres concernant l'immobilier sont suivis avec beaucoup de soin car ce secteur est à l'épicentre de la crise économique et financière qui secoue les États-Unis depuis plus d'un an maintenant.

La semaine devrait être riche en informations fraîches sur le secteur.

Mardi, le département du Commerce publiera mardi les chiffres concernant les ventes de logements neufs pour juillet, et les analystes guetteront aussi l'indice Case-Shiller sur les prix qui est jugé comme l'un des plus représentatifs.

En juillet dans l'ancien, la hausse des ventes a concerné à la fois les maisons individuelles (+3,1%) et les appartements (+3,4%) en juillet, a précisé la NAR.

«Les ventes ont nettement accéléré sur plusieurs marchés en Floride et en Californie», a indiqué Lawrence Yun, le chef économiste de la NAR.

La Floride et la Californie sont les régions qui ont connu le plus gros boom immobilier il y a quelques années. Elles ont depuis pris de plein fouet le retournement du secteur, qui se traduit notamment par des niveaux de saisies de logements parmi les plus élevés du pays.

Au niveau national, les ventes ont baissé de 13,2% sur un an, et les prix médians ont baissé de 7,1% en juillet par rapport à l'année précédente, pour s'établir à 212.400 $ US, a précisé la NAR.

En effet le nombre de logements sur le marché a encore progressé, ce qui a mécaniquement pesé sur les prix.

Les stocks ont augmenté de 3,9% à 4,67 millions, ce qui est un niveau record. Il faudrait 11,2 mois pour écouler complètement ces stocks au rythme des ventes de juillet, contre 11,1 mois en juin.

À la Bourse de New York, l'indice Dow Jones a brièvement décroché après la publication de ce rapport avant de se reprendre légèrement.

«Le marché a retenu deux choses: les stocks de maisons invendues sont en forte hausse, et 40% des ventes sont des ventes effectuées sous pression, c'est-à-dire des ventes à perte : ce sont les banques qui liquident ce qu'elles ont dans leurs bilans», a souligné Gregori Volokhine, Meeschaert Capital Markets.

La hausse des stocks s'explique essentiellement par une forte progression des appartements, alors qu'une baisse a été enregistrée pour les maisons individuelles, a indiqué la NAR.

«Les stocks demeurent à un niveau élevé dans une grande partie du pays et il faudra du temps pour les résorber complètement», a estimé M. Yun.

«Nous prévoyons que les conditions redeviennent plus normales en 2009», a-t-il ajouté.

Les ventes ont progressé de 9,7% dans l'Ouest et de 5,9% dans le Nord-Est. Elles ont augmenté de 0,9% dans le centre et cédé 0,5% dans le Sud.