Les syndicats de TQS tentent de gagner du temps afin de faire rejeter le plan d'arrangement soumis aux créanciers par Remstar.

Les syndicats de TQS tentent de gagner du temps afin de faire rejeter le plan d'arrangement soumis aux créanciers par Remstar.

Les créanciers du Mouton noir, incluant ses employés, doivent voter sur le plan d'arrangement le 22 mai. Les syndicats de TQS s'adresseront toutefois à la Cour supérieure afin de faire retarder la tenue de l'assemblée des créanciers. Leurs arguments seront entendus jeudi par le juge Pierre Journet.

«En faisant reporter le vote, nous pensons pouvoir influencer d'autres créanciers (à voter contre le plan proposé par Remstar)», dit Luc Bessette, président du syndicat des employés de l'information de TQS à Montréal.

À eux seuls, les employés de TQS ne sont pas assez nombreux afin de faire rejeter le plan de Remstar, qui doit être approuvé par la moitié des créanciers dont la valeur des créances représente au moins les deux tiers de la valeur totale.

La dernière manoeuvre des syndicats de TQS n'est pas seulement stratégique. Sur le fond, les syndicats estiment que les créanciers devraient attendre la décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) avant de se prononcer sur le plan d'arrangement de Remstar.

Le CRTC doit entériner l'offre de Remstar avant que TQS ne devienne officiellement la propriété des frères Maxime et Julien Rémillard.

Deux autres acheteurs attendent

«Nous voulons permettre aux employés, qui sont aussi des créanciers, de prendre une décision éclairée, dit M. Bessette. Présentement, nous ne savons même pas si le CRTC va accepter l'offre d'achat de Remstar. Les producteurs vont aussi bénéficier de notre requête. Présentement, les producteurs ne veulent pas perdre un client, mais il est clair que TQS ne disparaîtra pas. Dans les coulisses, il y a deux autres acheteurs qui attendent que Remstar se plante.»

Remstar offre 7 M$ à ses créanciers, soit environ 20% de leurs créances. L'offre pourrait être bonifiée à 11 millions si le CRTC décidait d'octroyer des redevances sur les abonnements du câble aux réseaux généralistes comme TQS.

Le plan Remstar

Selon le plan proposé par Remstar, les vacances et les heures supplémentaires des employés seront remboursées en totalité, mais pas les indemnités de départ, qui seront soumises au taux de remboursement de 20%.

«C'est indécent, mais ce n'est pas ce qui est le plus grave dans ce dossier, dit M. Bessette. Remstar a posé comme condition à son plan d'arrangement que le CRTC accepte de renouveler sa licence à ses conditions pour sept ans. T'es un nobody dans le domaine et tu demandes une licence prolongée de sept ans. C'est inacceptable et farfelu.»

Lundi, il a été impossible d'obtenir les commentaires de Remstar, qui n'a plus de porte-parole dans le dossier de TQS depuis deux semaines.

La direction de TQS n'a pas voulu réagir à la dernière requête des syndicats.