Pour Robert Tremblay, c'est inévitable: les catastrophes naturelles seront de plus en plus fréquentes. Elles le sont déjà.

Pour Robert Tremblay, c'est inévitable: les catastrophes naturelles seront de plus en plus fréquentes. Elles le sont déjà.

«Les données historiques en météorologie ne sont pas valides. Il faut revoir les modèles pour tenir compte de la fréquence et de l'intensité des événements climatiques qui se produisent depuis quelques années.»

M. Tremblay n'est pas un militant radical écolo, mais bien le responsable des changements climatiques au Bureau d'assurance du Canada.

M. Tremblay donne l'exemple de la rivière Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, qui au cours des 35 dernières années a connu trois crues "historiques" censées se produire une fois tous les 100 ans.

Toronto a aussi connu huit événements climatiques majeurs au cours des 50 dernières années, beaucoup plus que ce que les assureurs prévoyaient.

«Lorsqu'il y a eu la crise du verglas au Québec, les primes des particuliers n'ont pas augmenté parce que les assureurs tiennent compte du risque de catastrophe majeure et le répartissent. Mais si le nombre d'événements climatiques devait se multiplier, le système serait compromis», dit M. Tremblay.

Réchauffement climatique? Turbulences passagères? Chose certaine, M. Tremblay plaide pour une meilleure collecte de données pour mieux évaluer le niveau de risque.

«Pendant de nombreuses années, les données du gouvernement n'étaient pas numérisées. Il faudrait aussi augmenter le nombre de sous-stations électroniques au sol pour avoir des chiffres plus précis au niveau local.»

De gros montants

Pouvoir prédire avec justesse le temps qu'il fera à moyen et long terme est capital pour les assureurs.

En août 2005, des pluies diluviennes dans un seul quartier de Toronto leur ont coûté 500 millions.

Avec la concentration de la population dans les villes et l'aménagement de plus en plus fréquent de sous-sols remplis d'appareils électroniques, le coût moyen des réclamations a bondi.

«Un simple refoulement d'égout peut nous coûter une fortune aujourd'hui», explique M. Tremblay.

Ce dernier voit cependant une occasion à saisir dans les mutations climatiques actuelles.

«Comme assureurs, nous devons planifier à plus long terme. Comme société, nous devons construire des infrastructures plus résistantes qui dureront plus longtemps.»