La réorganisation de l'industrie aéronautique chinoise a retardé la conclusion d'une entente finale sur la participation de la Chine à la CSeries.

La réorganisation de l'industrie aéronautique chinoise a retardé la conclusion d'une entente finale sur la participation de la Chine à la CSeries.

Le nouveau grand patron de Bombardier, Pierre Beaudoin, est cependant formel: les Chinois seront de la partie en tant que fournisseurs du fuselage des nouveaux appareils de 110 à 130 places.

C'est à l'occasion du salon aéronautique du Bourget, en juin 2007, que Bombardier et la société chinoise AVIC I (Aviation Industries of China I) ont conclu une entente préliminaire de collaboration dans le domaine de l'aviation commerciale: l'avionneur québécois s'est engagé à participer au développement du biréacteur régional de 105 d'AVIC I avec un investissement de 100 millions de dollars US et une assistance technique et commerciale.

De son côté, AVIC I s'est engagée à investir 400 millions US dans la conception du fuselage de la CSeries.

Mais voilà, la Chine a procédé cette année à une réorganisation majeure de son industrie aéronautique. Elle a créé une nouvelle entreprise pour la production d'un nouvel appareil commercial de grande taille et elle a fusionné les deux grandes entreprises existantes, AVIC I et AVIC II.

Heureusement pour Bombardier, c'est le président d'AVIC I, et donc son interlocuteur depuis le début des négociations sur l'entente sur la CSeries, qui prendra la tête de la nouvelle entreprise fusionnée.

«Nous aurons donc le même interlocuteur, a déclaré Pierre Beaudoin. Mais c'est certain que cette réorganisation majeure a retardé la conclusion d'une entente finale.»

Il a indiqué que Bombardier entendait toujours faire savoir cette année si elle lancera ou non la fameuse CSeries. Évidemment, le salon aéronautique de Farnborough, à la mi-juillet, constituerait le moment idéal pour annoncer un tel lancement, mais pour ce faire, l'avionneur devra avoir recueilli de 50 à 100 commandes.

Un analyste financier a récemment écrit que le transporteur China Southern Airlines allait commander 50 appareils de la CSeries. Pierre Beaudoin a affirmé hier que Bombardier n'avait pas conclu d'entente avec China Southern, mais qu'elle était en discussion avec plusieurs sociétés de la Chine et d'ailleurs dans le monde.

Trois entreprises ont récemment fait savoir qu'elles s'intéressaient à la CSeries, soit Lufthansa, Qatar Airways et International Leaser Finance Corporation. Par contre, Northwest Airlines, qui avait manifesté son intérêt l'été dernier et qui s'apprête à fusionner avec Delta Air Lines, semble vouloir mettre son projet d'acquisition sur la glace.

Au cours d'une téléconférence hier, Pierre Beaudoin a déclaré qu'il ne s'attendait pas à ce qu'un transporteur américain fasse partie des clients de lancement de la CSeries, compte tenu de la situation difficile de l'industrie aérienne aux États-Unis.

Par ailleurs, M. Beaudoin a précisé que lorsque Bombardier fera connaître sa décision sur la CSeries, elle dévoilera également son plan d'affaires, ce qui inclura le site de l'assemblage final. Mirabel et Kansas City sont actuellement en lice pour obtenir ce site.

«J'ai toujours dit que notre site préféré était Mirabel», a déclaré M. Beaudoin.